3 février 2021 - 13:45
Suite et fin du dossier sur les travailleurs étrangers
Le rêve québécois de deux machinistes ukrainiens
Par: Alexandre Brouillard

Depuis 2019, Dmytro Savelov travaille chez CNC Tracy où il profite de toutes les opportunités qui s’offrent à lui. Photo gracieuseté

Yevgen Kostiuchenko, qui travaille chez Usinage 2 Rives, présente fièrement son diplôme de francisation acquis en décembre dernier. Photo gracieuseté

Motivés par les opportunités d’emploi au Québec, les Ukrainiens Dmytro Savelov et Yevgen Kostiuchenko se sont installés à Sorel-Tracy pour travailler dans le domaine métallurgique. Machinistes de profession, ils ont multiplié les efforts afin d’intégrer leur nouveau milieu de travail et apprendre les subtilités de la langue française.

Avant d’arriver à Sorel-Tracy, ils travaillaientchez Novokramatorsky Mashinostroitelny Zavod (NKMZ), une industrie métallurgique et minière située à Kramatorks, en Ukraine. Ils voulaient tous les deux quitter cette ville tristement célèbre pour les affrontements s’y étant déroulés, lors de la révolution ukrainienne en 2014, entre Pro-européens et Pro-russes.

« Je suis arrivé au Canada en 2019 parce que je voulais quitter mon pays à cause de l’instabilité politique et économique. Je cherchais de bonnes opportunités de travail et mon ami Ihor [Horbanov] travaillait déjà chez CNC Tracy à Sorel-Tracy », explique Dmytro Savelov.

De son côté, depuis 2015, Yevgen Kostiuchenko rêvait de construire sa vie au Canada. « Je voulais absolument venir au Canada. Je cherchais un emploi n’importe au Canada parce que c’était un rêve de venir ici! Après plusieurs recherches, j’ai finalement été engagé chez Usinage 2 Rives en 2018 », mentionne-t-il avec enthousiasme.

Avant d’arriver dans la région, les deux machinistes parlaient déjà le russe, l’ukrainien et l’anglais. Malgré la complexité de la langue française, ils ne redoutaient pas le défi d’apprendre une quatrième langue. Depuis leur arrivée à Sorel-Tracy, ils suivent donc des cours de francisation auprès du Service aux entreprises (SAE) du Centre de services scolaire de Sorel-Tracy. Ils ont même accordé cette entrevue à notre journaliste dans un excellent français.

« C’est difficile d’apprendre le français, surtout de discuter avec les gens. Il y a beaucoup de différences avec le russe et l’ukrainien, surtout dans la façon de construire les phrases, mais tout se déroule bien jusqu’à maintenant. J’ai terminé les sept niveaux du programme et je me prépare maintenant pour le Test de connaissance du Français au Québec (TCFQ) », spécifie M. Kostiuchenko.

Il ajoute qu’apprendre le français représente un défi d’envergure. « C’est une étape obligatoire pour pouvoir obtenir ma résidence permanente. Je voulais vraiment m’installer au Canada et pour cela, je devais apprendre le français », admet M. Kostiuchenko.

Pour Dmytro Savelov, étudier une quatrième langue représentait un beau défi. « J’aurais pu aller travailler dans une ville anglophone, mais je ne voulais pas prendre le chemin le plus facile. J’anticipais un peu le défi, mais j’étais motivé », explique-t-il.

Maintenant au niveau cinq de son cours de francisation, M. Savelov travaille fort afin d’atteindre le niveau sept, et par le fait même, terminer son cursus de francisation pour être admissible au TCFQ. « Je veux terminer mes cours de francisation pour demander mon certificat de sélection du Québec. Je veux rester ici parce que j’aime Sorel-Tracy », avoue-t-il avec beaucoup d’entrain.

Un avenir au Québec

Tous les deux bien installés à Sorel-Tracy et reconnaissants envers l’aide et l’accompagnement offerts par leur employeur, ils ont l’intention de construire leur vie dans la région. « Ma famille et mes amis me manquent, mais je suis bien ici. Les gens sont amicaux et gentils avec moi », explique M. Kostiuchenko.

De son côté, Dmytro Savelo se dit très heureux au Québec. « Je suis bien ici et je veux rester. J’aime beaucoup profiter de la nature québécoise pour faire du vélo, de la course à pied et de la randonnée en montagne. La vie ici, au Québec, est bonne », conclut-il.

Partie 1 du dossier : La francisation en entreprise, un besoin essentiel
Partie 2 du dossier : La langue, un frein à l’embauche?

image
image