Participant du programme ALUS Montérégie depuis 2018, Paul Caplette a reçu ce prix en raison de sa connaissance approfondie du paysage environnant leurs terres et de leurs efforts marqués et concluants en termes d’agroenvironnement.
Le Prix du producteur agricole canadien reconnaît des producteurs agricoles qui contribuent grandement à la protection et la conservation des pollinisateurs et qui fournissent des efforts de sensibilisation pour mieux faire connaître l’importance des pollinisateurs au sein de la communauté agricole.
Céréales Bellevue est une exploitation de grandes cultures qui s’étend sur 360 hectares. Il s’agit également d’une ferme multigénérationnelle, puisque Paul et son frère Pierre ont grandi sur la ferme et en sont maintenant copropriétaires.
Paul et Pierre Caplette ont impressionné les juges par leur connaissance poussée de chaque détail du paysage environnant et leur passion partagée pour leur terre ainsi que pour les écosystèmes et la faune qu’on y retrouve.
« Nous sommes vraiment fiers et excités de remporter cette prestigieuse reconnaissance de notre travail. Je le partage avec mon frère Pierre, ma mère Pierrette, et toutes les personnes qui ont travaillé avec nous sur la ferme familiale afin d’aménager graduellement au fil des ans plus de huit acres dédiées à la biodiversité dynamique », dit Paul Caplette.
Depuis 2006, la ferme a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 33 % et l’utilisation de pesticides de plus de 30 %, et ce, tout en augmentant les rendements aux champs. Céréales Bellevue inc. cherche à atteindre la carboneutralité d’ici 10 ans.
« L’agriculture fait partie des secteurs incontournables sur lesquels nous devons agir pour relever nos défis climatiques et biologiques du futur. On a réduit nos émissions de GES tout en améliorant la présence des insectes pollinisateurs autour de nos champs », assure Paul Caplette.
Depuis 2017, Paul et Pierre Caplette ont ajouté 25 acres de sites de projets produisant des services écosystémiques avec des nichoirs pour l’hirondelle bicolore et merle bleu de l’Est ainsi que des dortoirs pour les chauves-souris. À terme, leur objectif est d’installer 200 nichoirs. Les deux frères ont planté 1200 arbres et 5000 arbustes fruitiers pour fournir un habitat et de la nourriture à la faune indigène et aux pollinisateurs. De plus, 90 % de leur sol est protégé par des cultures de couverture tout l’hiver afin de nourrir et protéger les micro-organismes au sol.
La ferme a aussi ajouté de nombreuses bandes riveraines élargies multifonctionnelles sur ses terres. « En élargissant ses bandes riveraines à plus de 10 mètres, alors que la réglementation québécoise n’exige que trois mètres, M. Caplette a créé des zones tampons et des plantations supplémentaires pour les pollinisateurs entre les rangs et le long des cours d’eau, et par le fait même, des zones refuges pour la biodiversité », mentionne le site web de la Campagne nord-américaine pour la protection des pollinisateurs.
Céréales Bellevue inc. intègre une rotation équilibrée de huit cultures différentes, ce qui permet d’optimiser les ressources et d’assurer une grande biodiversité dans le sol. Les cultures de couverture combinées au semis direct leur permettent de réduire l’utilisation d’engrais et d’améliorer les niveaux de matière organique du sol.
« On n’a pas l’impression d’y avoir mis autant d’efforts qu’il n’y paraît, puisque c’est une évolution progressive qui nous amène aujourd’hui à constater l’ensemble des résultats. Nous sommes fiers du travail accompli et nous allons certainement continuer à innover sur notre ferme, tout en partageant nos résultats avec les agriculteurs », insiste Paul Caplette.
Rappelons que Paul Caplette a été récipiendaire du prix Dave Reid 2022. Il écrit notamment une chronique dans Le Bulletin des agriculteurs et est régulièrement invité pour parler d’agriculture à l’émission Feu vert, animée par Catherine Perrin à Radio-Canada.
« La Fédération de l’UPA de la Montérégie est extrêmement fière de compter sur des leaders en agroenvironnement comme Paul et Pierre Caplette. Leur engagement envers la protection et la conservation des pollinisateurs est une source d’inspiration pour toute la communauté agricole. Ces initiatives locales influencent l’ensemble de la communauté agricole actuelle et future. Elles positionnent l’agriculture durable comme une alliée essentielle à la protection de la biodiversité », mentionne Julien Pagé, premier vice-président de la Fédération.