15 novembre 2022 - 09:30
Le Service animalier Pierre-De Saurel se cherche un nouveau local de toute urgence
Par: Alexandre Brouillard

Le nouveau bâtiment construit par Jean Cournoyer situé au 1689, route Marie-Victorin, où le Service animalier Pierre-De Saurel devait déménager. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Le Service animalier Pierre-De Saurel (SAS), auparavant connu sous le nom de Centre animalier Pierre-De Saurel (CAPS), pourrait se retrouver sans local dans les prochaines semaines faute d’entente avec l’homme d’affaires et candidat à la mairie de Sorel-Tracy, Jean Cournoyer.

En janvier 2022, lorsque le SAS avait temporairement déménagé ses activités dans un local appartenant à Jean Cournoyer situé au 57, rue George, au centre-ville de Sorel-Tracy, l’organisme avait annoncé avec enthousiasme s’être entendu avec l’homme d’affaires sur la construction d’une nouvelle bâtisse située au 1689, route Marie-Victorin, où l’organisme pourrait déménager ses pénates à la fin de l’année.

Rappelons que le SAS avait été dans l’obligation de quitter son ancien local aussi situé sur la route Marie-Victorin pour répondre aux normes imposées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

Onze mois plus tard, le temps presse pour l’organisme, alors qu’aucun bail n’a été signé avec M. Cournoyer et que la Pâtisserie Christophe sera la nouvelle locataire du 57, rue George, le 1er janvier 2023. Le conseil d’administration du SAS a donc publié un communiqué la semaine dernière, soulignant l’urgence de trouver rapidement un nouveau local.

Jointe par le journal Les 2 Rives, la directrice du SAS, Karine Benisti, a expliqué que trois enjeux fragilisent actuellement le futur de l’organisme : le nouveau local construit par Jean Cournoyer n’est pas prêt, l’organisme doit s’entendre sur un prix de location avec ce dernier et la Pâtisserie Christophe déménagera bientôt sur la rue George.

« Si on doit s’en aller, on va aller où entretemps? Puisque l’autre [1689, route-Marie-Victorin] n’est pas fait. […] On doit sauver la pérennité du centre animalier », explique Mme Benisti avec inquiétude.

De son côté, Jean Cournoyer confie ne pas comprendre la situation. « On arrive vers la fin [déménagement], mais leur budget est serré. J’essaie de trouver une solution. […] Je croyais qu’on s’était entendu sur le prix du loyer, mais là, ils le trouvent trop cher », explique-t-il, soutenant que le nouveau local conçu spécialement pour répondre aux besoins du SAS serait prêt le 2 janvier.

Karine Benisti espère néanmoins trouver un terrain d’entente avec Jean Cournoyer. « La balle est dans son camp. Nous sommes un organisme à but non lucratif. Aller chercher de l’argent, ce sera possible dans l’année qui va venir. […] Si on va chercher de l’argent et qu’on le met dans le loyer, ce n’est pas ça la base. […] On est en pourparlers avec M. Cournoyer. Encore un dernier effort de sa part et je crois que c’est bon », soutient la directrice générale.

La question s’invite dans la campagne électorale

Bien que les deux partis assurent vouloir s’entendre, Jean Cournoyer se demande pourquoi ce dossier est sorti publiquement durant la campagne électorale. « Je ne sais pas pourquoi ça sort la veille des élections. […] Je ne m’attendais pas à ça. […] Ça fait drôle avant les élections, mais mon intention n’est pas de mettre le SAS dehors », assure-t-il.

Bien qu’il souhaite aider le SAS, peu importe la tournure des événements, Jean Cournoyer se questionne sur le fond de l’histoire. « Est-ce à moi de payer tout ça? Jean Cournoyer doit-il financer l’organisme tout seul? Je ne pense pas que c’est ma mission, mais je suis prêt à réaliser ma part. […] D’habitude, quand tu commences des locaux de même, tu as un bail de signé, un dépôt de donné et souvent, ce n’est pas l’entrepreneur qui fait les travaux [d’aménagement] », explique-t-il.

Pour sa part, Karine Benisti a précisé que son intention n’est pas de causer de tort à la campagne électorale de M. Cournoyer.

De plus, la situation du SAS a été soulevée lors du débat organisé par l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Sorel-Tracy (AGEECST), le 10 novembre.

Jean Cournoyer a alors réaffirmé son intention de s’entendre avec l’organisme et a indiqué qu’il ne lavera « pas de linge sale sur le SAS pendant une campagne électorale. Je veux le bien du SAS, mais je ne peux pas supporter 5000 $ par mois seulement pour le SAS ».

Admettant que son adversaire politique est un « grand mécène pour la Ville », Patrick Péloquin a quand même souligné la question du conflit d’intérêts. « On a un candidat qui se présente à la mairie qui négocie avec un organisme pour louer un local qui lui appartient », a-t-il lancé devant les étudiants du Cégep.

Pour Corina Bastiani, cette situation soulève la question de la gouvernance des organismes à Sorel-Tracy. Selon elle, il n’est pas normal que l’avenir d’un organisme aussi essentiel que le SAS repose sur les épaules d’un entrepreneur. « Ce sera un problème à adresser, peu importe le gagnant des élections », avance-t-elle.

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