25 mai 2017 - 00:00
Le sort du TCM est loin d’être tranché
Par: Louise Grégoire-Racicot
Le bâtiment construit en 1981 et son terrain sont évalués à 764 600$. | Photo: TC Média - Pascal Cournoyer

Le bâtiment construit en 1981 et son terrain sont évalués à 764 600$. | Photo: TC Média - Pascal Cournoyer

Six mois après l’annonce de sa fermeture, le Théâtre du Chenal-du-Moine (TCM) n’a toujours pas trouvé preneur. Personne ne semble vraiment vouloir prendre la relève des propriétaires actuels, Vincent et Mathieu Bergeron, et lui conserver sa vocation culturelle.

Plusieurs cependant s’inquiètent du sort de cette salle de spectacle de 800 places bien équipée.

Président de la Chambre de commerce de Sorel-Tracy, Laurent Cournoyer a réuni en novembre des intervenants des milieux économique, éducatif, touristique, culturel et politique. Des gens susceptibles d’aider à prévenir la disparition de cet équipement de 36 ans.

« Le secteur privé ne peut supporter seul une telle institution. Nous avons conclu qu’on doit créer un organisme sans but lucratif (OSBL) qui achèterait le TCM. Il pourrait ainsi recevoir des avantages fiscaux, de l’aide financière essentiels à sa survie », explique-t-il.

Approchés, les élus de Sainte-Anne-de-Sorel ont refusé de prendre en charge l’équipement érigé sur leur territoire. Ils ont référé le dossier à la MRC de Pierre-De Saurel.

« Tout le monde veut bien sauver le TCM, mais sans volonté politique, il faudra lancer la serviette », a dit M. Cournoyer.

Une décision politique

La MRC n’a pas réagi encore « officiellement » à cette relance.

Mais son préfet, Gilles Salvas assure que les maires ne considèrent pas s’y impliquer.

« La vocation de cette salle est privée. Même si nous savons qu’elle a contribué à la vie culturelle de la région, ce n’est pas de notre rôle d’acheter des équipements privés. »

Les élus de Sainte-Anne et de Sorel-Tracy ne semblent pas vouloir faire quelque chose, évoque-t-il.

« Nous participons déjà à des efforts régionaux en tourisme ainsi qu’au supralocal pour la Maison des Gouverneurs, un bâtiment patrimonial. Ce n’est pas le cas du TCM », a-t-il lancé.

Des chiffres qui parlent

Selon M. Cournoyer, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Avec la fermeture du TCM, il y aura une quarantaine de spectacles de moins offerts dans la région. « Son taux d’occupation étant de 77%, c’est beaucoup de gens qui devront aller voir des spectacles ailleurs. Et c’est beaucoup de visiteurs en moins, malgré la nouvelle salle d’Azimut. »

Alors que bien des villes construisent des salles de spectacle de cette taille pour plus de 10 M$, il en coûterait 350 000$ pour acheter ces installations. Une partie du terrain pourrait être revendue pour 100 000$, décrit-il.

« Pour 250 000$, la région se doterait d’une salle de 800 places. Un prix dérisoire. Celui d’un bungalow », lance-t-il en terminant.

Quant à Vincent Bergeron, il veut bien être patient tant que son banquier le sera. Il devra alors se résoudre à le céder à un acheteur qui n’aura rien à faire des activités théâtrales de ce bâtiment.

:La MRC doit participer au sauvetage du TCM » – Michel Péloquin

Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, demandera à ses collègues de la MRC de Pierre-De Saurel, le 14 juin, de s’engager à assumer annuellement la totalité des taxes qu’encoure le Théâtre du Chenal-du-Moine (TCM) ainsi que le déneigement de son stationnement. Ces taxes s’élèvent en 2017, à 10 400$.

Cet engagement, explique M. Péloquin, permettrait de faire passer l’institution du statut de propriété privée à celui d’organisme sans but lucratif (OSBL) qui opérerait la salle de spectacle de 800 places. « Un OSBL pourrait obtenir aisément de l’aide financière et des subventions nécessaires à son fonctionnement. Sainte-Anne n’a ni les moyens financiers ni les personnels suffisants pour en assumer seule le soutien », dit le maire.

Son conseil a adopté cette résolution parce qu’il juge essentiel que la salle survive à sa vente. « Elle a un impact touristique, économique, culturel et social important dont bénéficie toute la région. »

« Comme les agglomérations de même taille, les gens de la région doivent pouvoir apprécier, près de chez eux, des spectacles qu’ils devront autrement aller voir ailleurs. Le conseil insiste pour que la MRC contribue au sauvetage de cet équipement », conclut-il.

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