24 février 2020 - 19:39
Le syndicat dénonce un climat « de violence et de peur » au Centre d’Hébergement Élisabeth-Lafrance
Par: Sébastien Lacroix
Le Centre d’Hébergement Élisabeth-Lafrance est situé sur la rue George à Sorel-Tracy.
Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le Centre d’Hébergement Élisabeth-Lafrance est situé sur la rue George à Sorel-Tracy. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Les professionnels de la santé subissent de plus en plus de violence au Centre d’Hébergement Élisabeth-Lafrance (CHEL) à Sorel-Tracy. Depuis plusieurs années, mais plus particulièrement depuis un an et demi, des infirmières et des infirmières auxiliaires se font étrangler, cracher dessus, frapper, mordre, en plus de subir des menaces de mort.

Commotions cérébrales, dents cassées, lacérations de plus de 4 pouces, multiples ecchymoses, voilà autant de conséquences que vivent les employés qui sont victimes de coups en raison du comportement particulièrement agressif de la clientèle.

C’est ce que dénonce le syndicat des professionnels en soins de la Montérégie-Est (FIQ-SPSME) qui estime qu’il y a urgence d’agir, alors qu’un « climat de violence et de peur » s’est installé sur deux étages de ce centre qui habite 151 résidents. Si bien que le recours aux policiers est rendu fréquent, parfois plusieurs fois dans la même soirée, indique le syndicat dans une lettre envoyée à plusieurs médias.

L’équipe syndicale du FIQ-SPSME dénonce le fait que des unités sur lesquelles se trouvent des patients souffrant de problèmes cognitifs ou comportementaux ne sont pas barrées durant la nuit, faute de personnel, et qu’aucun ajout n’est prévu.

De plus, dans une des unités avec les portes codées, le jour et le soir, le panneau pour débarrer les portes est régulièrement défectueux, déplore-t-on. En cas d’urgence, l’employée doit donc faire le code plusieurs fois afin de réussir à sortir de l’unité ou aller se réfugier dans la chambre d’un patient.

Les portes qui mènent à l’unité sont munies de deux petites fenêtres et ne permettent pas de bien voir dans le salon où les résidents mangent. Donc, si une employée se fait étrangler, une tournée visuelle ne permettrait pas de la voir ou lui venir en aide, ajoute-t-on.

L’ajout de walkies-talkies par mesure de sécurité ne fonctionne pas très bien, continue le syndicat. Puisque ceux-ci font des interférences avec le traversier. Ce qui fait en sorte que les employés ne peuvent pas parler, mais simplement faire des « bips-bips » pour appeler à l’aide. Ce qui n’indique ni le degré d’urgence ni l’endroit précis où se rendre.

Des plus, indique l’équipe syndicale, les employés n’ont pas tous reçu la formation OMÉGA pour savoir se défendre sans faire mal aux patients.

Le syndicat déplore donc qu’il n’y ait toujours pas d’ajout de personnel au CHEL, qu’il n’y ait pas d’agent de sécurité, ni aucun « bouton panique » ou de procédure de code blanc pour signaler un patient violent.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) assure de son côté que la sécurité du personnel n’est pas compromise et que plusieurs lacunes ont été corrigées.

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