L’aide d’un médiateur a été demandée par le SFPQ pour que soit signée l’entente de principe pour la mise en place d’une première convention collective de travail du personnel de la MRC.
Selon la SFPQ, depuis le début de la négociation en 2019 entre le Syndicat et les représentants patronaux de la MRC, les négociations se sont déroulées dans un esprit de respect et d’ouverture.
Le 3 juin dernier, lors de la séance de travail du conseil de la MRC, la partie patronale a présenté le résultat de la négociation afin d’obtenir une résolution d’adoption. Depuis cette séance, trois rencontres supplémentaires ont eu lieu afin de répondre aux nombreuses questions et demandes d’information, notamment du maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin.
Le coprésident de la région de Montréal-Laval-Montérégie du SFPQ, Jean-François Sylvestre, a confirmé en entrevue que le maire de la ville-centre a fait parvenir une demande de 26 pages.
Parmi les points problématiques, il y a une proposition sur les horaires variables. Normalement, un délai de quelques jours est requis pour mettre fin à ce type d’horaire. Le maire de Sorel-Tracy souhaite le retirer sans raison, dénonce-t-il.
« Ce qu’il demande, c’est de mettre unilatéralement fin à un horaire variable. Sauf que c’est discriminatoire et que ça va à l’encontre des normes du travail. C’est ridicule », raconte-t-il.
M. Sylvestre souligne que les demandes ne concernent pas le volet salarial, mais plutôt plusieurs peccadilles telles que le point sur les horaires variables.
Le syndicat déplore donc cette volte-face pour revoir des points déjà négociés. « Nous constatons que l’attitude du maire de Sorel-Tracy, qui impose sa supériorité de ville-centre, et qui semble agir comme roi et maître de la région, a un impact négatif sur le processus d’approbation de l’entente de principe », dénonce M. Sylvestre.
« On ne peut pas prendre les employés de la MRC en otage parce que le maire de la ville-centre a décidé que l’entente négociée de bonne foi entre les parties ne lui convenait pas, ajoute-t-il. Nous ne vivons pas dans une dictature au Québec, monsieur Péloquin! »
Une première
Le SFPQ représente les employés de plusieurs MRC et M. Sylvestre affirme qu’il n’a jamais vu une situation aussi envenimée. Normalement, quand des employés veulent se syndiquer, c’est qu’il y a une problématique avec l’employeur et la direction. Dans ce cas, il affirme que le bât blesse strictement au niveau politique.
« [La Ville de Sorel-Tracy] a une double majorité et a presque le droit de veto comme le conseil de sécurité de l’ONU. C’est beaucoup de pouvoir, mais un moment donné, il va falloir qu’il comprenne [le maire Serge Péloquin] que le développement de l’économie de sa région passe quand même par les gens qui travaillent chez eux. Ils ne restent pas tous là, mais ils font quand même rouler l’économie », ajoute M. Sylvestre.
Depuis le début, le SFPQ dit avoir laissé couler les choses pour faire place à la négociation. Mais depuis trois semaines, le coprésident affirme que le maire a dépassé les limites, entre autres en s’attaquant à une employée [NDLR : la coordonnatrice à la culture, Marie-Pier Lachance].
Depuis le 13 juillet, les employés sont invités à porter le chandail du syndicat lorsqu’ils travaillent. Aussi, des questions seront posées lors des prochains conseils de ville des trois municipalités que M. Sylvestre qualifie de problématiques. « On doit être honnête, sur les 12 maires du conseil de la MRC, neuf sont contents des négos et trois ne le sont pas, dont les maires de Saint-Ours et de Saint-Roch-de-Richelieu qui suivent toujours M. Péloquin », informe-t-il.
Après la fête du Travail, si les choses n’ont pas bougé, le syndicat envisage des moyens de pression plus lourds comme la grève, bien qu’aucun vote n’a été fait pour l’instant.
Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin
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