Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Montérégie-Est explique cette hausse au développement rapide de services annoncés par le ministère de la Santé. On parle notamment d’ajout de personnel en centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), en soutien à domicile ainsi que dans les services jeunesse.
« L’ajout de services a généré une période de transition au cours de laquelle du temps supplémentaire a été nécessaire, le temps d’embaucher, de former et d’intégrer le nouveau personnel », affirme la conseillère en communication du CISSS, Catherine Latendresse.
Les données concernant le temps supplémentaire se rapprochent toutefois des cibles ministérielles. Selon le ministère de la Santé, le nombre d’heures en temps supplémentaire ne devrait pas dépasser 3,16% des heures totales payées par l’hôpital. À Sorel-Tracy, 4,11% des heures totales sont des heures supplémentaires.
La chef du service des communications organisationnelles du CISSS, Marie-Josée Gervais, ajoute que le temps supplémentaire est inévitable.
« Dans une organisation comme la nôtre, le temps supplémentaire est incontournable, notamment en fonction de la variation des activités et des absences imprévisibles. […] Ceci étant dit, il faut être vigilant afin que le temps supplémentaire ne soit pas toujours fait dans le même secteur et par les mêmes employés. »
Le temps supplémentaire s’explique aussi par la pénurie de main-d’œuvre d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et de préposées aux bénéficiaires. Ce sont d’ailleurs ces métiers qui sont les plus touchés par le temps supplémentaire.
« Énormément d’efforts sont mis au niveau du recrutement de personnel, de l’accueil et de l’intégration des nouveaux employés, souligne Mme Gervais. Nous travaillons certaines solutions avec nos représentants syndicaux et auprès des maisons d’enseignement. »
La présidente-directrice générale du CISSS, Louise Potvin, a affirmé en conseil d’administration qu’elle était à la recherche, au cours des derniers mois, de 125 infirmières et préposées aux bénéficiaires pour l’ensemble de la Montérégie-Est. Les postes ont tous été comblés le 17 septembre.
Manque de personnel à Sorel-Tracy
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Cynthia Pothier, soutient que la problématique du temps supplémentaire est liée au manque de ressources.
« Je compare ça à un château de cartes qui peut s’effondrer à tout moment. Il n’y a pas d’équipe volante à Sorel-Tracy puisque les membres sont déjà sur des remplacements. Ce n’est pas encore dramatique, mais ça pourrait le devenir », croit-elle.
Même si le temps supplémentaire obligatoire n’est pas monnaie courante selon Mme Pothier, elle croit qu’il s’agit d’une pratique déséquilibrée. « C’est insensé de travailler 16 heures de suite. Une infirmière se doit d’être vigilante, mais c’est impossible de l’être pendant 16 heures. »
Le syndicat de la CSN 2, qui comprend entre autres des préposées aux bénéficiaires, n’a pas retourné nos appels au moment de mettre sous presse.
Temps supplémentaire
2016-2017 |
2015-2016 |
|||
Heures |
% des heures totales |
Heures |
% des heures totales |
|
Sorel-Tracy |
79 481 |
4,11% |
69 851 |
3,63% |
Longueuil |
192 271 |
3,61% |
137 277 |
2,66% |
Saint-Hyacinthe |
133 640 |
3,08% |
111 677 |
2,63% |
Centre jeunesse |
17 337 |
0,91% |
11 729 |
0,60% |