Chaque année, les élèves inscrits en art dramatique de l’ESFL participent à un concours d’écriture théâtrale, en collaboration avec le Théâtre Le Clou à Montréal, à la suite d’un défi lancé par un émissaire.
« Cette année, les élèves devaient écrire un texte inspiré d’un des cinq poèmes de l’émissaire en question, qui est Queen Ka, alias Elkahna Talbi, cette année », explique en premier lieu Peggy Lavoie, enseignante en art dramatique.
Queen Ka, faut-il le rappeler, est une figure scénique qui donne dans la poésie performative depuis une quinzaine d’années. « Les élèves ont reçu la visite d’un médiateur culturel qui vient expliquer le projet, leur donner des pistes, les mettre en situation dans le cadre d’un atelier. Par la suite, les élèves étaient appelés à écrire leur texte et les réciter devant les autres élèves lesquels devaient ensuite voter pour les 10 textes coups de cœur dans chacune de mes trois classes que j’ai ensuite fait parvenir au concours », résume Mme Lavoie.
Le théâtre a reçu pas moins de 650 textes et ne devait en retenir que 12. Parmi les 30 textes acheminés par Peggy Lavoie, c’est le texte de Maël Takpa qui a été retenu. Mais pourquoi, selon elle, son texte a-t-il été plébiscité? « Mon texte se démarque par l’humour. Je suis quelqu’un qui, dans la vie, peine à se prendre au sérieux », se décrit Maël Takpa.
« À peu près tous les textes présentés étaient plutôt orientés vers l’émotion, la dramatique, des choses un peu lourdes et moi, j’arrive avec des phrases chocs, teintées d’humour, d’un peu de vulgarité et traitant auprès d’un personnage qui représente ma tante, de la pression, de l’insécurité, de la pression que les jeunes doivent subir afin de répondre à certains standards. Cela rejoint beaucoup les jeunes de mon âge, je crois », présente Maël, qui était un peu mal à l’aise de présenter un texte en contradiction avec tous les autres. Mais, selon elle, c’est sans doute ce qui lui a permis de se démarquer. En plus de la qualité de son travail, bien sûr.
Les 12 élèves, dont Maël, ont ensuite été invités à un stage d’écriture, histoire de peaufiner leurs textes qui seront joués en avril au Théâtre Denise-Pelletier à Montréal, dans le cadre du spectacle Scriptarium. « Ils vont amalgamer les textes retenus et en faire une pièce », ajoute Maël.
« C’est la troisième fois qu’un ou une de nos élèves est choisi pour participer à ce spectacle », mentionne fièrement Peggy Lavoie, qui ne tarit pas d’éloges envers ses élèves. « Maël a un beau style d’écriture et elle a beaucoup d’humour. C’est vraiment une super réussite ce qu’elle vient d’accomplir », décrit l’enseignante. « J’aime faire rire les élèves », ajoute Maël en conclusion, elle qui entend poursuivre ses études pour éventuellement œuvrer dans le domaine du droit.
