L’église datant de 1953 a été mise en vente en mars 2016 après l’autorisation du Diocèse de Saint-Hyacinthe. Le peintre et sculpteur originaire de Montréal avait déposé une offre d’achat en août 2017. La transaction a toutefois pris plus de temps que prévu à se conclure, souligne le président du conseil de Fabrique, Denis Capistran.
« Cela a pris du temps en raison notamment du changement de zonage, mais aussi de la période des élections municipales. On va signer officiellement le contrat au début du mois de mai. L’offre d’achat a été revue à la baisse parce qu’il y avait plus de travaux à réaliser pour l’acheteur », explique-t-il.
La bâtisse nécessitait entre autres des travaux électriques, des rénovations intérieures, la démolition du garage et des travaux de fondation. C’est d’ailleurs ces importants travaux qui avaient convaincu le conseil de Fabrique de vendre l’église Saint-Gabriel-Lalemant.
« Lors de la rencontre avec les paroissiens, le prix d’achat a pu paraître bas, mais on n’avait pas d’argent à faire avec ça. L’église pouvait difficilement être détruite pour vendre seulement le terrain. Nous n’avions pas les moyens d’investir des sous dans les rénovations. Le coût annuel seulement pour l’entretien, le chauffage et l’électricité s’élevait à 50 000$. Avec la baisse du nombre de paroissiens, on ne pouvait pas se le permettre », affirme M. Capistran.
Le président de la Fabrique a été heureux d’accueillir près de 400 paroissiens lors de la célébration de la dernière messe le 22 avril. « Nous sommes très heureux de la participation des gens. Nous sommes aussi contents que le centre culturel puisse permettre de garder le bâtiment vivant », se réjouit-il.
Les prochaines messes du dimanche seront célébrées à l’église Saint-Pierre. Les prêtres qui résidaient dans le presbytère de l’église Saint-Gabriel-Lalemant sont déjà déménagés à l’église Saint-Pierre.
Un lieu culte pour les arts
Le peintre et sculpteur québécois de renommée internationale Charles Carson, qui a battu des records de vente en France récemment, souhaite reconvertir l’église en centre culturel des arts. Il y installera son atelier et sa résidence principale, souligne-t-il, où il y sera de quatre à six mois par année.
« Je veux en faire un lieu culturel des arts en le transformant en musée sur ma carrière. Beaucoup de personnes dans l’industrie veulent contribuer comme l’Académie des Beaux-arts. Le projet est en train de se construire et de s’établir », explique l’artiste.
En plus de ses œuvres, il espère pouvoir y accueillir des invités de toutes disciplines et de renommée internationale. Aucune date d’ouverture n’est établie en ce moment puisque plusieurs analyses et travaux seront nécessaires afin de mettre au goût du jour le bâtiment et y abriter une galerie d’art. Le peintre a choisi de s’installer dans la région pour sa proximité avec l’eau, avoue-t-il.
« Les travaux vont prendre plusieurs mois puisqu’il faut transformer l’église et le presbytère. C’est vraiment un environnement extraordinaire avec deux rives. J’ai toujours demeuré près de l’eau. Je voyage depuis plus de 30 ans partout dans le monde et j’avais envie de me stabiliser. L’église m’inspirait », mentionne Charles Carson.