15 mars 2022 - 09:47
Bilan du PDG du CISSS de la Montérégie-Est après deux ans de pandémie
« L’ensemble des travailleurs a fait preuve de solidarité » – Bruno Petrucci
Par: Katy Desrosiers

Le PDG du CISSS de la Montérégie-Est, Bruno Petrucci. Photo gracieuseté

Le 11 mars marquait les deux ans de la pandémie. Ce que le président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Est Bruno Petrucci retient de cette période, qui rimait avec défi et adaptation, est le travail, le courage et la résilience des médecins, des équipes cliniques et de tous les employés.

« Je pense que ce sont les employés du réseau de la santé qui ont vécu le plus d’impacts découlant de la COVID parce qu’on a été sur le front sept jours sur sept. […] L’ensemble des travailleurs a fait preuve de solidarité, de beaucoup de détermination, pour continuer à offrir les services à la population et je suis vraiment fier et reconnaissant du travail qu’ils ont fait », mentionne M. Petrucci.

Il affirme que toutes les équipes, même celles moins à l’avant-plan, ont dû s’adapter rapidement. Il nomme entre autres les employés en hygiène et salubrité et ceux des services techniques qui ont dû défaire et faire des unités de soin.

Plusieurs ajustements

Une cellule de gestion de crise, avec des intervenants locaux dans les centres hospitaliers, a été mise en place dès le début de la pandémie. « Tous les jours, on a regardé les données et transmis les décisions et les alignements pour que les gens puissent être agiles sans attendre des instructions venant dans une lettre cachetée, disons-le comme ça », explique M. Petrucci.

Des ajustements ont été faits pour protéger la clientèle dont l’isolement des personnes âgées, la restriction des visites, l’imposition de limitations comme le port du masque et l’ajout de gardiens de sécurité aux entrées pour gérer les visiteurs.

Au début de la pandémie, les personnes hospitalisées en raison de la COVID-19 étaient regroupées dans des unités déterminées, dont à l’Hôpital Pierre-Boucher à Longueuil et à l’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe. Puis, quand les cas ont augmenté, une unité a été ouverte à l’Hôtel-Dieu de Sorel. Selon M. Petrucci, elle a été remplie un bon moment, pendant les vagues trois, quatre et cinq. Dans cette unité étaient traités tant les gens hospitalisés que ceux recevant des services ambulatoires. Pendant cette période plus critique, environ 50 % des patients qui venaient pour être hospitalisés à l’Hôtel-Dieu de Sorel rentraient à cause de la COVID-19. Entre le 27 décembre 2021 et le 11 mars 2022, 135 personnes ont été hospitalisées à Sorel-Tracy pour la COVID-19.

Une campagne massive de vaccination a été orchestrée et jusqu’à 1800 personnes en Montérégie-Est ont été embauchées pour prêter main-forte. Plus de 200 personnes ont été embauchées pour le dépistage et 400 agents de sécurité ont été engagés.

Les bons coups

Ce que le CISSS de la Montérégie-Est a bien réussi et qui se poursuivra davantage est la gestion locale, avance M. Petrucci.

D’avoir un directeur adjoint des activités hospitalières à l’Hôtel-Dieu de Sorel permet un meilleur gain avec les opérations sur le terrain. D’avoir des gestionnaires responsables des installations en milieu d’hébergement contribue aussi. « Ça fonctionne bien et on veut le faire ailleurs aussi », assure-t-il.

Cette formule a commencé ici. Elle s’est peaufinée et le même principe est maintenant implanté à Saint-Hyacinthe et Longueuil.

Parmi les autres réalisations, M. Petrucci mentionne la mise en place de la téléconsultation, qui a permis de continuer de donner des services surtout à des groupes vulnérables qui auraient pu se retrouver sans médecin ou intervenant. Plus de 2000 employés ont été envoyés en télétravail avec cette mission de garder contact avec la clientèle.

Le CISSS a également réussi à poursuivre des opérations régulières comme le recrutement. À Sorel-Tracy, 200 employés ont été ajoutés. Le recrutement médical s’est poursuivi et cinq nouveaux médecins, travaillant particulièrement à l’urgence et aux hospitalisations, sont accueillis. De nouveaux médecins spécialistes sont aussi arrivés.

Si c’était à refaire

La pandémie a permis de tirer des leçons. Si c’était à recommencer, les patients et leur famille ne seraient plus autant éloignés.

« D’avoir eu le temps pour bien former les gens avec les mesures de protection afin de devenir des proches aidants plus aguerris, ça aurait donné un très bon coup de main et ça serait venu réduire toute la détresse psychologique que nos usagers ont vécue », avance M. Petrucci.

Le délestage des employés serait fait différemment. « Le premier délestage a été fait tous azimuts parce qu’il fallait venir voir les coups, mais ç’a été difficile de ramener les gens dans leurs services. À la cinquième vague, ç’a été beaucoup plus simple. Donc aujourd’hui, on a un plan », explique le PDG.

À un moment, il y a eu des difficultés à reprendre certains services comme les chirurgies. Maintenant, le processus de dépistage et d’obtention de résultats est mieux orchestré.

Le plus important pour Bruno Petrucci dans les prochains mois est de rétablir les services à la population, d’apprendre de ce qui a été vécu et d’améliorer ces dits services.

Il est rassuré par le retour des employés, après un pic d’absence pendant le début de la cinquième vague. Même s’il constate une pression de reprendre le rythme de croisière, il soutient que les employés ont besoin, et méritent, de se reposer un peu.

Journée de commémoration nationale en mémoire des victimes de la COVID-19

Le 11 mars est dorénavant la Journée de commémoration nationale en mémoire des victimes de la COVID-19. Pour l’occasion, les drapeaux de la Ville de Sorel-Tracy ont été mis en berne. Le PDG du CISSS de la Montérégie-Est, Bruno Petrucci, a aussi rendu hommage aux victimes et aux travailleurs de la santé. Dans le réseau local de santé Pierre-De Saurel, selon les données du 7 mars, 85 personnes sont décédées de la COVID-19 depuis le début de la pandémie.

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