3 juin 2022 - 07:03
Période des semis
Les agriculteurs profitent de bonnes conditions
Par: Deux Rives

Le président de l’UPA Richelieu-Yamaska, Yan Bussières, espèrent que la population appuiera les agriculteurs de la région, qui subissent d’importantes hausses de coûts cette année. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Par la rédaction

Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Richelieu-Yamaska, Yan Bussières, est très optimiste en ce début de saison. Les conditions étaient réunies au cours des dernières semaines afin de bien lancer la période de semis pour de nombreux agriculteurs qui ont pu bénéficier de belles températures chaudes, mais qui ont également dû mettre les bouchées doubles en raison de la pluie.

« L’an dernier, nous avions semé notre maïs le 4 mai et là, c’était le 9 mai. Donc pour nous, c’est sensiblement pareil. Lorsque l’on sème, il faut que la température du sol soit au-dessus de 10 degrés et c’est ce que nous avons eu pendant plusieurs jours d’affilée », mentionne le propriétaire de la ferme laitière Emyar de Saint-Robert et président de l’UPA, Yan Bussières.

Le propriétaire de la Ferme du Barbu de Sainte-Anne-de-Sorel, François Lecours, mentionne également que les conditions ont été favorables dans les dernières semaines pour planter les semis de maïs en grain et de maïs sucré.

« Nous avons eu un temps merveilleux, mais nous avons dû réaliser cela de façon condensée. Au lieu de réaliser la plantation sur deux semaines, nous l’avons fait en sept jours. Nous avons travaillé jour et nuit, sans arrêt. C’était vraiment rock and roll parce que nos sols devaient être irrigués puisque nos champs étaient secs. Présentement, on continue la plantation de nos légumes racines. C’est un bon début de saison », explique-t-il.

Des hausses difficiles

En processus de démarrage de son entreprise et entamant sa quatrième année d’activité, le président de l’UPA déplore les nombreuses hausses que subissent actuellement les agriculteurs de la région et de l’ensemble du pays, notamment le prix élevé du diesel, mais aussi des semis et de l’engrais.

« On regarde notre tracteur et on se dit qu’il n’est même pas parti puis ça nous coûte 2 $. Cela n’a pas de bon sens! C’est tout le monde qui paie le prix de la guerre en Ukraine et pas seulement les agriculteurs. Pour pallier les hausses, nous avons beaucoup coupé sur la fertilisation des prairies et on valorise aussi notre fumier. L’an dernier, cela coûtait 600 $ mettre de l’engrais. Cette année, le prix est de 1300 $ à 1500 $. Pour ceux qui vendent du foin, c’est encore pire puisqu’ils ne peuvent pas vendre à une balle de foin 7 $, personne ne va en acheter à ce prix-là », explique le producteur.

Malgré les prix qui ont plus que doublé, François Lecours demeure optimiste de rentabiliser sa production de légumes lors de la saison 2022. « On ne veut pas refiler la facture à la clientèle parce que pour certains produits, cela n’aurait aucun bon sens. On pense pouvoir faire face à cette hausse cette année grâce à l’achat local qui est encore très fort depuis la pandémie. Si nos prix demeurent bas et que nous n’enregistrons pas beaucoup de pertes grâce aux gens venant acheter, on devrait être en mesure de compenser », croit-il.

Malgré tout, les producteurs sont optimistes, assure le président de l’UPA. « Il est de bonne heure. Il y a plusieurs agriculteurs qui sont bien avancés. Nous sommes encore tôt dans la saison, mais les conditions sont optimales. Nous avons aussi un bel appui de la population en général. C’est économiquement mieux d’appuyer les fermes de proximité. C’est important de continuer pour justement aider les agriculteurs à faire face aux hausses », espère M. Bussières.

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