19 décembre 2023 - 07:00
Les budgets, prérogative des élus!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Période charnière que celle de l’adoption des budgets municipaux dans la MRC de Pierre-De Saurel. Surtout dans ce contexte inflationniste, les élus se devaient de déposer un budget sans trop d’éclat!

Alors que l’inflation complique la vie de la population, elle impose aussi aux élus de composer avec une hausse importante des coûts exigés par leurs fournisseurs, avec des coûts de main-d’œuvre croissants tout en subissant souvent un ralentissement du marché immobilier, ce qui affecte leurs revenus. Somme toute, un budget est très sensible à la conjoncture économique et les élus ont certes encore été partagés entre le désir de consolider ou d’offrir de nouveaux services et celui de respecter, comme le slogan le veut, la capacité de payer des citoyens.

Plusieurs ont sabré dans des projets pourtant relativement rares et souvent modestes. De fait, il n’y a qu’à Saint-Robert que la construction d’un centre communautaire est sur la table. Ailleurs c’est l’habituel train-train de mises à niveau des infrastructures vieillissantes.

De fait, le budget déposé en novembre par la MRC leur avait laissé présager des hausses de coûts importantes notamment dans la gestion des matières résiduelles, du transport régional, de la sécurité publique et du développement économique. Ainsi, leurs quotes-parts totaliseront 15 M$, 1,3 M$ de plus que l’année précédente!

Malgré tout, aucune municipalité de la MRC n’a encore utilisé son nouveau pouvoir de taxer l’immatriculation des véhicules sur leur territoire pour financer leur part des services de transport en commun régional qui, fort utilisés, leur coûte quand même un bras!

Alors qu’on se serait attendu à ce que l’inflation de 8 % affecte passablement leurs budgets, plusieurs municipalités rurales ont choisi de ne pas trop en tenir compte. C’est le cas des augmentations à Saint-Aimé (2,76 %), Massueville (2,84 %) et Saint-Roch-de-Richelieu (2,17 %). Sainte-Victoire est la seule à avoir minimisé sa hausse sous les 2 % (1,5 %). Certes la municipalité devra gérer de façon serrée et surtout ne pas avoir de mauvaises surprises en cours de route!

Visiblement, d’autres municipalités ont choisi de maintenir leurs acquis en affrontant autrement l’inflation. Ce qui a son impact sur les augmentations de taxes tout de même raisonnables. C’est le cas à Contrecœur (7,9 %) – qui elle, contrairement aux autres, doit composer avec une croissance imposante et ses exigences en terme de desserte et services – à Saint-Ours (3,48 %), Sorel-Tracy (4 %), Saint-David (3 %), Sainte-Anne-de-Sorel (5,3 %), et Saint-Joseph-de-Sorel (5,06 %).

Ces dernières se refusent à reporter des travaux souvent devenus fort coûteux parce que différés à la suite de gels de taxes souvent décrétés en année électorale. Cela n’a jamais fait d’eux de meilleurs administrateurs. Ils satisfaisaient bien les électeurs cette année-là, mais ils étaient fort critiqués quand ils ont dû augmenter les taxes les années suivantes pour rattraper le temps perdu!

Oui, le budget demeure la prérogative des élus. Il les révèlent parce qu’ils y impriment leur vision de l’avenir. Raison de plus d’en exposer explicitement tous les tenants et aboutissants. Ce qui est rarement le cas.

À cet égard, tous devraient adopter le mode de présentation du maire Richard Potvin de Saint-David qui, dans son discours du budget, a donné l’heure juste sur chaque composante de ce dernier! Un discours comme je les aime! Un exemple à suivre!

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