11 janvier 2022 - 14:01
« Les Chantiers » : un complexe pour mettre l’art contemporain de l’avant
Par: Katy Desrosiers

À terme, le site comprendra plusieurs bâtiments permettant d’accueillir les artistes et de les supporter dans leurs projets. Plan Éric Champagne architecte

Devant le bâtiment déjà en place sera aménagée une placette publique avec une des hélices du bateau Iroquois. Plan Éric Champagne architecte

Alors que le premier bâtiment du projet du Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy est érigé sur le quai Richelieu et sera inauguré quand les mesures sanitaires le permettront, le travail se poursuit pour la réalisation des autres bâtiments et de la place publique extérieure.

Au départ, l’organisme comptait faire le projet total nommé « Les Chantiers » d’un coup, mais le plan de match a changé. Le président-directeur général du Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy, Dominique Rolland affirme que l’objectif est de compléter le projet, soit tous les bâtiments et l’aménagement du quai, et d’atteindre la vitesse de croisière maximale d’ici cinq ans.

Un autre bâtiment qui sera réhabilité selon les plans d’origine, comme celui déjà érigé, est la petite maison qui était en bordure de la rue de la Reine. On y trouvera une salle corporative où les musées pourront présenter une partie d’exposition et où les artisans locaux pourront être mis de l’avant. Le second étage abritera des studios d’hébergement pour accueillir temporairement des artistes d’ailleurs.

À côté, dans un troisième bâtiment, se retrouveront des ateliers de formation et de perfectionnement en sculpture, ébénisterie, modelage, moulage et peinture. Ils seront ouverts à tous, comprenant les artistes, les familles et les étudiants des cégeps et universités.

Près du pont Turcotte se retrouvera le plus gros des bâtiments qui inclura des ateliers privés pouvant être loués par des artistes, des ateliers multimédias et des ateliers pour créer des œuvres d’art publiques d’envergure, nécessitant entre autres un pont roulant.

Sur le site, les artistes trouveront l’accompagnement dont ils ont besoin. M. Rolland croit que le futur de l’art tient dans la collaboration entre artistes de différents champs d’expertise. Il rappelle que le public pourra assister à tout ce qui se passe sur le site et échanger avec les artistes.

Ce projet de complexe de création, de diffusion et de production en art multidisciplinaire sera axé sur la perception des sens. Les artistes pourront intégrer, par exemple, des odeurs ou des sons à leur création. L’endroit sera aussi aménagé pour pouvoir servir nourriture et breuvages.

Bien que le Centre des arts contemporains présente de l’art de pointe, Dominique Rolland assure que les lieux seront accessibles à tous. La construction d’un second bâtiment devrait débuter en 2022. Tout se dirige vers l’ancienne maison près de la route.

Pour le quai, la Ville désire y aménager un parc urbain pensé avec les citoyens. Dès cet été, le public pourra s’y promener avec un aménagement temporaire. M. Rolland souhaite que cet espace devienne comme un petit jardin botanique orné d’œuvres. Il désire qu’une plage urbaine y soit aménagée et que des événements comme des concours de châteaux de sable ou de sculpture sur glace soient organisés.

« Le projet est sur les rails. S’il avance à cinq milles à l’heure, ce sera cinq milles à l’heure, mais il est toujours en marche. Je suis comme un conducteur de train, j’amène le train à bon port tout le temps », soutient M. Rolland.

Le projet de plusieurs millions de dollars sera financé en grande partie par des programmes spécialisés auquel l’organisme a accès, précise le président-directeur général.

Un levier économique important

Dominique Rolland rappelle que le Centre des arts contemporains du Québec à Montréal, en opération depuis 40 ans, a développé une des plus grandes expertises en œuvres d’art publiques avec plus de 300 œuvres installées au Québec et en travaillant avec des musées partout au Canada.

Comme exemple de réussite, il nomme un projet monté sur une dizaine d’années à Montréal, qui compte une soixantaine de sculptures et attire entre 400 000 et un million de visiteurs par an. Il avance qu’il est possible faire pareil ici.

« Quand on entend des gens dire qu’à Sorel-Tracy personne ne connaît l’art, c’est totalement faux. Les gens ont un intérêt à l’art plus que jamais. Ils en demandent. Pas besoin d’avoir un doctorat en art pour apprécier l’art. […] C’est pour ça qu’on va meubler la Ville de Sorel-Tracy. Ça deviendra une ville musée et l’art y sera au quotidien », lance Dominique Rolland.

Ce projet d’une collectivité, poursuit-il, permettra de développer une des plus grandes expertises en muséologie et en réalisation d’œuvres d’art au Canada. Comme la Ville est bien située, M. Rolland est persuadé que les touristes viendront visiter le site.

Entre 50 et 75 emplois, reliés ou non à l’art, pourraient être créés. Un autre but de Dominique Rolland est de former une relève dans le monde de l’art qui s’impliquera ici.

Celui qui est sculpteur de formation a déjà rencontré des entités comme Azimut diffusion, Statera, la Maison de la musique de Sorel-Tracy et le Biophare, afin d’organiser des événements communs ou liés.

« On va essayer de se concerter pour avoir un échéancier et des thématiques d’activités. Si on fait ça, ce sera incroyable. […] Tous les gens de la culture travaillent ensemble pour vulgariser, amener l’art à tous », conclut-il.

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