8 mai 2023 - 08:37
Impasse dans les négociations
Les cols bleus se dotent d’un mandat de grĂšve gĂ©nĂ©rale illimitĂ©e
Par: Rachel Gauthier

Les cols bleus de la Ville de Sorel-Tracy ont votĂ© en faveur d’un mandat de grĂšve gĂ©nĂ©rale illimitĂ©e. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Le 4 mai dernier, les employĂ©s cols bleus de la Ville de Sorel-Tracy ont entĂ©rinĂ© Ă  84 % un mandat de grĂšve gĂ©nĂ©rale illimitĂ©e qu’ils utiliseront au moment jugĂ© opportun.

Sans convention collective depuis le 1er janvier 2022, les cols bleus se disent exaspĂ©rĂ©s Ă  l’égard de l’impasse dans les nĂ©gociations avec la Ville, et ce, malgrĂ© la prĂ©sence d’un mĂ©diateur Ă  la table de discussion. « Depuis le début des pourparlers, nous nous butons au manque de volonté de négocier de l’administration du maire Patrick Péloquin », avance le président du Syndicat des employĂ©s municipaux de Sorel-Tracy–CSN, Martin Gingras.

DerniĂšrement, l’offre patronale proposait une hausse salariale moyenne de 2,05 % par annĂ©e pendant cinq ans. Puis, il y a une semaine, l’offre a augmentĂ© entre 2,35 % et 2,45 % par annĂ©e pendant cinq ans. Rappelons que le syndicat demandait plutĂŽt 4,9 % en moyenne pour les cinq prochaines annĂ©es avec un accent sur la premiĂšre annĂ©e en raison de la hausse du coĂ»t de la vie et l’inflation.

De plus, selon le syndicat, certaines demandes de l’administration municipale ont des impacts sur la stabilitĂ© des horaires et la qualitĂ© de vie des employĂ©s.

Des Ă©changes qui ne mĂšnent Ă  rien

Pour prendre ses dĂ©cisions Ă  la table de nĂ©gociation, la Ville de Sorel-Tracy s’appuie sur la capacitĂ© de payer de la Ville ainsi que l’équitĂ© avec les autres employĂ©s municipaux et avec les employĂ©s des villes quĂ©bĂ©coises comparables.

Selon Martin Gingras, la comparaison avec les autres municipalitĂ©s n’est pas Ă©vidente puisque peu de villes comparables ont renouvelĂ© leurs conventions collectives derniĂšrement. Toutefois, le vice-prĂ©sident trĂ©sorier de la FĂ©dĂ©ration des employĂ©es et employĂ©s de services publics-CSN, Simon Mathieu Malenfant, affirme qu’en 2022 et 2023, plusieurs municipalitĂ©s de tailles diverses ont effectuĂ© un rattrapage salarial en raison de l’inflation ou ont ajoutĂ© des clauses sur l’indice des prix Ă  la consommation (IPC).

D’ailleurs, la prĂ©sidente du Conseil central de la MontĂ©rĂ©gie-CSN, Annette Herbeuval, ne croit pas qu’il est possible de comparer la convention collective des cols bleus avec celles signĂ©es par les autres employĂ©s municipaux. Les deux conventions comparĂ©es, soit celle des pompiers et des cols blancs, ont Ă©tĂ© signĂ©es avant 2022. Elles ne prennent donc pas en considĂ©ration l’inflation de 2022, qui est de 6,8 %.

« Les cols bleus ont tenté de se faire entendre par une gradation des moyens de pression. Devant le manque flagrant de bonne volonté de l’administration Péloquin, ils n’ont maintenant d’autre choix que de sortir en grève. Ils se désolent des inconvénients du conflit pour les citoyennes et les citoyens et leur demandent d’interpeler les élus de la Ville pour faire dénouer l’impasse », conclut M. Gingras.

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