20 décembre 2023 - 08:06
Les demandes d’aide médicale à mourir toujours en croissance dans la région
Par: Stéphane Fortier

L’aide médicale à mourir est de plus en plus demandée dans la région. Photo freepik.com

Le nombre de demandes d’aide médicale à mourir (AMM) est toujours en croissance d’année en année dans le Réseau territorial et local de services RLS Pierre-De Saurel, et ce, depuis son instauration en 2015.

De fait, à cette époque, dans notre RLS, seulement 11 demandes avaient été formulées pour l’AMM. « Au cours de la dernière année, soit d’avril 2022 à mars 2023, nous avons reçu 97 demandes d’AMM et cette année, depuis avril 2023, déjà 77 demandes ont été formulées et il reste encore un peu moins de quatre mois pour terminer l’année 2023-2024. Si la tendance se maintient, il y aura donc une autre augmentation », mentionne Marie-Claude Asselin, entre autres responsable du continuum oncologie et soins palliatifs au CISSS de la Montérégie-Est.

Mais qu’est-ce qui explique cette augmentation ? « Le fait que l’AMM est plus connue, que les gens aient pris connaissance de ce service au cours des dernières années, joue beaucoup », explique simplement Mme Asselin.

Critères

Au fil des années, les critères d’admissibilité à l’AMM ont peu évolué, mais depuis mars 2021, il est clair qu’une personne qui souhaite recevoir l’AMM doit être âgée d’au moins 18 ans, avoir la capacité de prendre des décisions et aussi être admissible à des services de santé financés par l’État. « Les gens qui font une demande sont évalués médicalement à deux reprises par des médecins. Il faut que l’évaluation médicale corresponde aux critères », explique Mme Asselin.

Et quels sont ces critères? Ce n’est nécessairement tous des cas de cancer. La personne doit être atteinte d’une maladie grave et incurable, sa situation médicale doit se caractériser par un déclin avancé et irréversible de ses capacités ou elle doit éprouver des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables. « Chaque cas peut varier. Chaque demande est évaluée médicalement et c’est sur la base de cette évaluation que la décision médicale est prise.C’est la raison pour laquelle on se doit justement d’analyser chaque demande qui est formulée », souligne Marie-Claude Asselin, qui indique qu’il peut parfois arriver qu’une demande soit refusée.

Respect

Ce qui caractérise également l’AMM, c’est le grand respect accordé aux demandeurs. « Nous respectons la volonté de chaque personne. Certains veulent l’aide rapidement, d’autres demandent un délai. La personne peut choisir le moment où elle veut recevoir l’AMM, l’endroit et les personnes dont elle désire la présence. Certaines personnes désirent vivre ce moment seules. D’autres, entourées de membres de la famille et d’amis. Et je vous dirais que la majorité reçoit le service à l’hôpital, mais un bon nombre se passe au domicile du patient. Cela peut aussi se dérouler dans un centre de soins palliatifs. Encore une fois, je le répète, c’est la personne qui choisit et le médecin se déplace », explique Mme Asselin qui ajoute qu’à Sorel-Tracy, il y a une belle équipe très dédiée.

« Suite à une demande d’AMM, il peut aussi arriver qu’entretemps, la personne change d’idée ou décède avant de recevoir le service », de conclure Marie-Claude Asselin.

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