« J’ai constaté une hausse vraiment importante, à l’automne, des demandes de consultations au Cégep, admet Véronique Gervais, psychologue au Cégep de Sorel-Tracy depuis plus de 20 ans. C’était la première année que le motif de consultation principal est en lien avec les études et la persévérance scolaire. Ça dépasse même l’anxiété. »
Lors des derniers mois, beaucoup d’étudiants ont eu recours aux services des professionnels du Cégep et tenaient des discours d’épuisement et de découragement : « je ne suis plus capable », « je suis à bout » et « je suis épuisé ».
Selon Mme Gervais, la pandémie n’est pas étrangère à cette hausse des demandes d’aide relative à la persévérance scolaire. « La situation est différente selon les étudiants, s’ils étaient habitués ou non au cégep. […] Le cégep, ce n’est pas une boîte à cours. Toute la vie autour crée un sentiment d’appartenance et ce contexte a vraiment été mis à mal avec la pandémie, surtout avec l’arrêt des activités sportives et culturelles », soutient la psychologue.
Pour appuyer ses propos, Mme Gervais cite une récente étude de l’Université de Sherbrooke réalisée avec la collaboration du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie qui démontre que 69 % des étudiants universitaires et collégiaux rapportent un effet négatif de la pandémie au niveau de la motivation scolaire. De plus, 63 % des gens sondés ont noté un aspect négatif de la pandémie au niveau de leurs études et apprentissages. Finalement, 79 % d’entre eux ont rapporté un effet négatif sur leur santé mentale. Selon la psychologue, ces chiffres sont représentatifs de ce qui se passe un peu partout au Québec, dont au Cégep de Sorel-Tracy.
Par conséquent, la persévérance scolaire ne doit pas être un sujet tabou, surtout en temps de pandémie. D’ailleurs, le Cégep de Sorel-Tracy souligne les Journées de la persévérance scolaire (JPS) de diverses façons du 14 au 18 février.
Pas seulement des aspects négatifs
Pour Véronique Gervais la pandémie n’a pas seulement des effets négatifs sur les étudiants et leur ardeur sur les bancs d’école. Elle souligne qu’elle a mis en évidence la persévérance de certaines personnes. « Pour des gens, la pandémie a été un moment de réflexion, de découverte d’intérêts ou un moment opportun pour développer de nouvelles passions, tandis que d’autres se sont réorientés », soutient la psychologue du Cégep.
Finalement, elle indique que la pandémie a aussi permis de mettre en évidence l’impact de la santé mentale dans la réussite scolaire des étudiants. « Un plan d’action du gouvernement au niveau de la réussite et un autre sur la santé mentale sont sortis au niveau local et provincial. On travaillera prochainement là-dessus au Cégep de Sorel-Tracy », conclut Véronique Gervais.