19 septembre 2023 - 07:00
Des centaines de plants de cannabis saisis par la SQ et la GRC à Saint-David
Les dessous d’une opération policière d’envergure
Par: Jean-Philippe Morin

Une fois les plants coupés et déposés par l’hélicoptère, les policiers les mettent dans le camion. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Une vue aérienne nous a permis de constater l’ampleur de l’opération effectuée sur une île. À droite, au bout de l’île, on peut voir les plants qui n’ont pas encore été coupés. À gauche, les policiers ont fait une partie du travail. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Les plants étaient matures et les policiers devaient être plusieurs pour transporter les filets. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

L’hélicoptère de la GRC transporte plusieurs plants dans son filet avec un voyage. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Marc-André Proulx, capitaine responsable du Service des enquêtes sur la contrebande à la SQ et Dany Paradis, coordonnateur de la stratégie cannabis au Québec de la GRC, volet crime organisé, ont mené cette opération. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Une fois les plants coupés et déposés par l’hélicoptère, les policiers les mettent dans le camion. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Une fois les plants coupés et déposés par l’hélicoptère, les policiers les mettent dans le camion. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Jeudi matin, 9 h 30. Les journalistes sont invités à assister à une importante saisie de cannabis dans un champ du Petit Rang, à Saint-David. Plus de 600 plants, nous dit-on.

À notre arrivée, des dizaines de policiers sont prêts à intervenir; quelques-uns de la Sûreté du Québec (SQ), d’autres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui collabore à l’enquête. D’autres interventions ont lieu à d’autres endroits au Québec, en même temps.

« Les plants sont sur une île », nous dit Valérie Beauchamp, porte-parole de la SQ, en pointant au loin. Les malfrats ont d’ailleurs usé d’ingéniosité pour ne pas se faire prendre, puisque l’endroit est difficilement accessible par le sol. Quelques policiers en VTT réussissent à se frayer un chemin et commencent à couper les plants. Certains font six pieds de haut. « Ce sont de très gros plants, très matures », nous confie un policier sur place.

Pendant que des policiers s’affairaient à couper les plants, les journalistes présents demandent au responsable de l’opération de survoler l’île en hélicoptère pour voir l’étendue de la saisie. Après un breffage, nous voilà dans les airs, à bord de l’hélicoptère de la Sûreté du Québec – rien de moins.

Du ciel, il est plutôt difficile de différencier un arbre d’un plan de cannabis. « Pour nous, c’est plutôt facile, on est habitués », nous confie un autre policier.

D’ailleurs, plusieurs techniques d’enquête sont utilisées pour trouver ces plants. « C’est basé sur des dénonciations du public, par des agriculteurs qui aperçoivent du mouvement plus suspect autour de leurs terres et qui communiquent avec nous. C’est aussi par la détection aérienne, on dispose de plusieurs moyens pour en localiser », explique Marc-André Proulx, capitaine responsable du Service des enquêtes sur la contrebande à la SQ.

Une fois le tour aérien complété, on se pose et un autre hélicoptère, celui de la GRC, décolle avec un grand filet accroché à un harnais. Comme les plants sont sur une île, il est plus simple de les mettre dans le filet et l’hélicoptère peut ainsi les transporter tout près du camion cube. Une fois les plants déposés au sol, d’autres policiers effectuent une chaîne et placent les plants dans le camion.

Opération importante

Cette opération de démantèlement de sites de production extérieure de cannabis illégal a été effectuée dans plusieurs régions du Québec en même temps. Aucune arrestation n’est encore survenue pour la saisie à Saint-David.

Les efforts mis sur le terrain sont cruciaux, assure le caporal Dany Paradis, coordonnateur de la stratégie cannabis au Québec de la GRC, volet crime organisé.

« Cette éradication de plantation de cannabis se veut une façon de lancer un message de prévention au public. Oui, le cannabis est légal depuis octobre 2018, mais toutes les infractions qui l’entourent, dont la production, le trafic et l’exportation, sont toujours non permises », indique-t-il.

Il ne s’agit pas d’une première collaboration entre la SQ et la GRC pour une telle opération. En juin dernier, d’autres saisies ont été effectuées un peu partout sur le territoire québécois.

« Au niveau des ressources, ça simplifie beaucoup le travail sur le terrain d’unir nos forces. Au niveau du renseignement, on va conjuguer toutes les informations. Ça nous permet de suivre le crime organisé, les organisations criminelles et le marché illicite pour mieux les combattre », ajoute le caporal Paradis.

Même si les opérations sont en baisse au Québec depuis 2018, les opérations ne sont pas moins importantes, renchérit le capitaine Marc-André Proulx, de la SQ. « Il y a une décroissance au niveau du nombre de plants qu’on réussit à éradiquer d’année en année. Par contre, il faut comprendre que le marché s’adapte et qu’il y a une migration. […] Il y a encore beaucoup de plantations illicites à l’intérieur. Est-ce que ça peut expliquer pourquoi il y a moins de plants extérieurs? C’est une hypothèse », conclut M. Proulx.

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