Selon la déléguée syndicale pour le CPE La Marelle, Catherine Vigeant, environ 1500 éducatrices en CPE de la Montérégie ont manifesté le 14 octobre devant leurs installations.
Dans la région, une trentaine d’éducatrices du CPE Petit à Petit ont manifesté à Contrecœur. À Sorel-Tracy, environ une cinquantaine d’éducatrices des CPE La Marelle, CPE La Petite Marine et CPE des Marguerites s’étaient rassemblées devant l’installation La Goélette du CPE La Petite Marine.
Une des principales batailles des éducatrices est le salaire. « On a les mêmes études que les éducatrices en service de garde en milieu scolaire, mais on n’a pas du tout le même salaire avec autant de travail et de responsabilités », souligne l’éducatrice depuis 34 ans au CPE des Marguerites et déléguée syndicale, Isabelle Desrosiers.
La déléguée syndicale à la mobilisation pour le CPE La Petite Marine, Stéphanie Marcotte, précise qu’en milieu scolaire, les éducatrices peuvent faire jusqu’à 29 $ de l’heure alors qu’en CPE, elles sont plafonnées à 25 $ de l’heure.
La déléguée syndicale, également pour le CPE La Petite Marine, Noémie Potvin-Ayotte, précise qu’au niveau collégial, la technique en éducation à l’enfance est celle où les diplômés sont les moins bien payés. La pénurie de main-d’œuvre touche donc de façon importante ce secteur.
« Les cégeps, dans cette technique, c’est vide. Les jeunes ne veulent pas s’inscrire dans une technique où il n’y a pas de débouchés et pas de conditions de travail qui viennent avec », lance-t-elle.
Des revendications autres que salariales
Les éducatrices réclament plus de temps pédagogique de préparation pour supporter et mieux faire évoluer les enfants à besoins particuliers. Elles souhaitent avoir plus de soutien des éducatrices spécialisées ou du soutien pédagogique.
Elles désirent aussi plus d’heures de planification pour pallier la surcharge de travail liée entre autres aux dossiers de l’enfant à remplir.
Les éducatrices espèrent ravoir deux congés fériés perdus lors des dernières négociations, la sixième semaine de vacances pour les éducatrices avec le plus d’ancienneté et avoir accès à leur cinquième semaine de vacances plus rapidement.
Il existe aussi un enjeu au niveau du respect des ratios. Dorénavant, le ratio utilisé est en lien avec le nombre d’adultes dans la bâtisse versus le nombre d’enfants plutôt que le ratio enfants/éducatrice.
La déléguée syndicale à la mobilisation pour le CPE des Marguerites, Annie Mongrain, rappelle que le travail des éducatrices en CPE est crucial pour le développement de l’enfant.
« C’est les premiers pas, les premières découvertes. Ç’a un gros impact après pour le milieu scolaire. Tout ce qu’on fait, c’est pour faire cheminer, faire avancer ces enfants-là. On le fait toujours avec cœur, mais on veut être reconnues pour le travail qu’on fait », soutient-elle.
« On a besoin que finalement notre métier soit reconnu pour ce qu’on fait, martèle l’éducatrice au CPE Petit à Petit à Verchères, Sophie Cusson. On est des filles qualifiées. S’occuper des enfants ce n’est pas si facile que ça. […] Plein d’éducatrices d’expérience ont décidé de se tourner vers d’autres emplois parce qu’on n’est pas valorisées à notre juste valeur. »
Le 14 octobre, le gouvernement a annoncé une augmentation salariale pouvant aller jusqu’à 17 % pour les éducatrices qualifiées en CPE. Cependant, les négociations pour le renouvellement de la convention collective se poursuivent et le vendredi 15 octobre, des milliers de travailleuses en CPE, dont des dizaines de la région, ont manifesté devant l’Assemblée nationale.
Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin