Toute la semaine, les employés des trois syndicats ont installé des chaises vides dans l’établissement pour dénoncer le désintérêt du gouvernement Legault et des représentants patronaux pour les collèges dans la négociation du secteur public.
Plusieurs messages étaient affichés sur les chaises, notamment « sans ouvriers certifiés, pas de travaux divers », « sans techniciennes en soins infirmiers, pas de laboratoires pratiques » et « sans techniciennes en administration, pas de dossiers conformes ».
« Pour cette négociation, les employés s’unissent pour rappeler au gouvernement, à la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, ainsi qu’aux représentants patronaux que nous sommes les piliers des collèges. Nous voyons cependant nos chaises se vider et sommes très inquiets », déclarent les représentants des trois syndicats, dans un communiqué conjoint.
Aussi, tous les jeudis (jour de paye), à 10 h et 15 h, les employés sorelois ont planifié l’alarme de leur téléphone qu’ils laissent sonner une minute pour se faire entendre.
Plusieurs enjeux
L’exécutif du personnel de soutien du Cégep affirme que la rareté de main-d’œuvre les frappe aussi de plein fouet. « Sans nous, les cégeps n’ouvriraient tout simplement pas. À force de ne pas reconnaître et respecter l’apport de tous ces travailleurs qui œuvrent dans l’ombre, on se retrouve avec des gens qui se sentent méprisés et qui décrochent », signale l’exécutif.
Du côté des enseignants, c’est surtout la précarité des postes qui pose problème. « Faute d’investissements conséquents et de mode de financement adéquat, les enseignants réguliers peuvent passer plus de 15 ans sans obtenir leur permanence », observe l’exécutif du syndicat des enseignants sorelois.
Finalement, le syndicat des professionnels soutient que plusieurs employés quittent leur poste au profit d’autres secteurs aux conditions de travail plus alléchantes. « Lorsque les chaises des professionnels sont vides, ce sont les services aux étudiants qui écopent. Des mesures sont nécessaires pour lutter contre la surcharge de travail et valoriser l’expertise des professionnels », disent-ils.
Advenant l’enlisement des négociations, les employés n’hésiteront pas à prendre les grands moyens. D’ailleurs, en juin, une augmentation des moyens de pression a été votée et les employés prévoient se doter d’un mandat de grève prochainement.