Selon la présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu (SEBR) Lisette Trépanier, et la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini, les enseignants sont en droit de choisir les activités de formation continue qu’ils désirent pour leurs 30 heures de formation sur deux ans.
Elles avancent que l’imposition de certaines formations par des centres de services scolaires, dont celui de Sorel-Tracy, contrevient aux nouvelles dispositions de la Loi sur l’instruction publique découlant du projet de loi no 40.
Le Syndicat rappelle que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a déclaré en commission parlementaire à ce sujet en février 2020 : « On vient écrire en toutes lettres dans la Loi sur l’instruction publique, qu’on reconnaît la grande expertise pédagogique des enseignants. […] On reconnaît que ce sont les enseignants, et personne d’autre, qui choisissent leur formation continue. »
Mme Trépanier dénonce que les enseignants doivent suivre sans arrêt des formations imposées depuis le début de l’année scolaire.
« La réponse du Centre, c’est : «ce n’est pas grave, ils ont juste à ne pas les mettre dans leurs 30 heures de formation.» Ils n’auront plus le temps, un moment donné, de suivre les formations qu’ils veulent si on leur impose plein de choses », admet la présidente du SEBR.
« Ils veulent choisir des formations qui répondent à leurs besoins et aux besoins des élèves, ajoute Mme Trépanier. Il veulent choisir le moment aussi. Est-ce que c’est pendant les journées pédagogiques, les soirs? Je pense que le Centre, quand il part sur une formation qu’il juge bonne, il la donne en masse à tout le monde sans se soucier si ça répond au milieu où l’enseignant enseigne et aux besoins qu’il a dans sa classe. »
Jouer sur les mots?
Josée Scalabrini croit que certains CSS interprètent à leur manière la Loi. « Quelques centres de services ont décidé qu’ils allaient jouer avec les mots, poursuit-elle. Au lieu d’appeler ça une formation, ils appellent ça une réflexion. »
Selon elle, des CSS disent qu’ils peuvent imposer des formations en utilisant leur droit d’assignation.
« Nous, on dit que ce n’est pas vrai. Si le gouvernement n’avait pas voulu changer la mentalité, il n’aurait pas changé la Loi. On sait que la Loi passe avant une convention collective. Assigner des enseignants, un centre de services et une direction ont le droit de le faire, mais pas en lien avec la formation continue », assure-t-elle.
Mme Scalabrini note comme exemple la pandémie et les formations liées aux mesures sanitaires. Mais, dans un tel cas, la demande provient du ministère, précise-t-elle.
Appelé à réagir, le directeur général du CSS de Sorel-Tracy, Christian Lacourse, a répondu par courriel : « Nous respectons le droit et l’intention des enseignant(e)s de manifester leurs désaccords soit, en l’espèce, sur l’interprétation des nouvelles dispositions de la Loi sur l’instruction publique en ce qui concerne la formation obligatoire continue des enseignant(e)s. »
Le CSS de Sorel-Tracy assure qu’il suit et suivra les orientations émises par le ministère de l’Éducation en ce qui concerne la nouvelle formation continue obligatoire des enseignants, qui stipule que les nouvelles dispositions liées à la formation n’ont aucun impact sur la participation du personnel enseignant aux formations organisées par la direction d’établissement qui peut toujours estimer nécessaire de retenir une formation plutôt qu’une autre. Il est mentionné dans la directive que l’enseignant peut choisir ou non de comptabiliser ce temps de formation.