9 avril 2024 - 08:31
Expansion de la ligue et nouvelles loges corporatives dans l’air
Les Éperviers confirment leur retour pour la saison 2024-2025
Par: Stéphane Fortier

Les Éperviers de Sorel-Tracy, de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) ont connu une belle fin de saison malgré leur défaite en première ronde des séries au cinquième et ultime match contre Laval le 30 mars, mais les choses n’ont pas toujours tourné très rond et la question de l’avenir d’une équipe se pose toujours dans de telles circonstances.

Ainsi, il convient de se demander si l’équipe soreloise sera de retour la saison prochaine. « Oui, mais il y avait une grosse incertitude », répond Christian Deschênes, instructeur-chef et directeur général des Éperviers.

« C’était conditionnel à l’expansion et l’arrivée des deux nouvelles équipes. On nous a dit que Québec et Saint-Hyacinthe viendraient élargir les cadres. S’il y avait une nouvelle équipe à Saint-Hyacinthe, ce serait une excellente chose. Il y a toujours eu une belle rivalité entre les deux. Mais attention, quand je dis conditionnel, cela ne veut pas dire c’est ça ou on n’est plus là. Il n’y a pas 100 façons d’aller chercher des revenus supplémentaires. Présentement, il y a des gros marchés dans la ligue, ce qui n’est pas notre cas. On est le petit marché de la ligue. Vous avez Jonquière avec 2500 spectateurs en moyenne où les billets sont déjà 3 $ de plus que nous, il n’y a pas de comparaison et Laval, on le sait, c’est très gros et Saint-Georges est très corpo. Thetford, ce qui les aide beaucoup, ce sont les loges. Ils en ont une quinzaine. Cela leur permet d’avoir beaucoup d’ententes corporatives », énumère M. Deschênes.

Selon lui, l’avenir de l’équipe repose sur l’arrivée de nouvelles loges et ce point devra être discuté avec la Ville de Sorel-Tracy. « On a déjà présenté un projet de quatre loges corporatives. On a plusieurs demandes au cours de la saison, mais on ne peut y répondre avec une seule loge… Nous sommes en mode étude de plans et devis. Et j’ai un très bon feeling que cela va fonctionner. On doit investir 25 000 $ seulement pour voir si le tout peut fonctionner en respectant les normes. Si ce projet fonctionne, j’aimerais trouver le financement pour 75 % à 80 % du coût de construction. Je ne veux pas que cela devienne un boulet pour la Ville, mais on a évalué que c’est un projet qui avoisine les 300 000 $. J’ai déjà un partenaire qui est là pour le coût de la moitié du projet, donc 50 %. Je dirais que le 2/3 est déjà canné », avance Christian Deschênes, qui entend trouver le partenariat pour la réalisation de ce projet.

Entraîneur ou directeur général?

Christian Deschênes entend-t-il revenir derrière le banc ou se contenter de son rôle de directeur général la saison prochaine? « J’aime encore la game. Honnêtement, si j’arrête de coacher, je vais tout arrêter. Juste être directeur général à la maison, je ne pourrais pas. J’étais compétiteur comme joueur et je le suis comme entraîneur. Mais la saison vient de se terminer. Faut prendre le temps d’analyser tout cela. Faut penser à la famille. Le jour où je n’aurai plus les petits papillons dans l’estomac rendu en juillet et août avec cette fébrilité de recommencer, il sera temps de penser à arrêter », confie Christian Deschênes.

Un saison en dents de scie

Si la dernière saison des Éperviers s’est plutôt déroulée couci-couça, les dernières semaines du calendrier ont été enlevantes et les séries quarts de finale surprenantes pour la troupe de Christian Deschênes. « Personne ne nous voyait là. On s’était fait à l’idée d’affronter Laval en première ronde des séries et on était prêts », mentionne l’instructeur-chef.

Malgré le fait que son équipe a terminé au dernier rang du classement, un seul point derrière l’équipe de cinquième position, le coach considère que ce fut une saison chaudement disputée avec des équipes équilibrées. Selon lui, c’est ce qui fait la beauté du produit présenté par la ligue. « Nous avons joué 13 matchs sur 36 en surtemps, donc plus du tiers des matchs, et on a laissé 10 points sur la table. Et nous avons seulement perdu quatre matchs de plus que l’équipe de tête », fait-il remarquer.

Il faut aussi rappeler Christian Deschênes a dû purger une suspension de neuf matchs en début de saison. « Tout allait quand même bien quand je suis revenu, mais on savait qu’on avait six nouveaux joueurs dans l’équipe et il est rare qu’une équipe ne souffre pas de l’absence de son leader (André Bouvet-Morrisette). On a payé un peu plus cher peut-être dans ce cas-ci. André a joué sept matchs en fin de saison et nous en avons gagné cinq. Il a marqué plus de buts dans la série contre Laval que certains de nos joueurs dans toute la saison », affirme-t-il.

Mais au-delà de la fiche des Éperviers, Christian Deschênes croit que la saison, la fin de celle-ci surtout, a permis de clarifier l’identité de l’équipe, son style de jeu. « Cela a démontré que nous pouvions rivaliser avec Laval, voire de les battre », analyse-t-il.

Creux de vague

L’équipe a vécu un creux de vague au cours de la saison et, lors d’un match, Christian Deschênes est même retourné au vestiaire pour revêtir une tenue moins officielle, disons.

« Il arrive qu’une équipe se cherche au cours d’une saison et c’est correct, mais je ne peux pas accepter que des joueurs ne se présentent pas chaque soir. T’as pas le droit de prendre off et te décourager et certains matchs, c’est ce qui est arrivé. On lançait la serviette trop tôt et on remettait le tout au prochain match. Je disais aux joueurs que si tout le monde faisait de même dans l’équipe en commençant par le propriétaire, il n’y en aurait plus de hockey », de lancer l’entraîneur-chef.

« C’était aussi une période où l’on ne pratiquait pas beaucoup, plusieurs joueurs s’absentaient pour toutes sortes de raisons, on avait perdu nos deux meilleurs marqueurs et notre confiance a été ébranlée », de raconter Christian Deschênes, qui prend une bonne partie du blâme, notamment comme directeur général.

« Des joueurs remplaçants du senior AAA nous avaient promis un nombre de matchs et il y a eu des désistements. Avec les blessures, on a donc manqué d’effectifs une partie de la saison. Et faire des transactions? Impossible dans notre situation. Le classement était extrêmement serré et il y avait beaucoup de questionnements en vue des séries. Un échange aurait pu être nuisible et venir nous hanter par la suite », explique le coach. De fait, les Éperviers ont été à un but de se rendre en deuxième ronde. La décision de ne pas bouger a donc été la bonne selon lui.

Des correctifs à apporter? « Avoir plus de joueurs temps plein et améliorer l’attaque. Il faudra voir comment se déroulera le repêchage de l’expansion », de conclure Christian Deschênes.

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