3 octobre 2023 - 09:07
Les grands oubliés des négociations dans le milieu scolaire
Par: Stéphane Fortier

Lors de la visite du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, à Yamaska, des membres de différents syndicats, dont celui des employés de soutien, l’attendaient de pied ferme. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Lors de la visite du ministre de l’Éducation Bernard Drainville à Yamaska le 15 septembre dernier, il n’y avait pas que des enseignants qui manifestaient devant l’école primaire, mais des représentants de plusieurs autres corps de métiers œuvrant au sein du Centre de services scolaire de Sorel-Tracy.

Maggie Bussières, présidente du Syndicat des employés de soutien de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, déplore le fait qu’on ne parle jamais des autres corps de métier qui sont tout aussi importants. « Nous regroupons pas moins de 420 membres, occupant 34 corps de métiers, allant de la technicienne en travail social aux concierges en passant par les secrétaires, les électriciens, les tuyauteurs ou les éducatrices en service de garde. Il n’y a pas que les enseignants qui revendiquent de meilleures conditions et la pénurie de main-d’œuvre touche aussi les employés de soutien. Nous aimerions que le focus soit mis sur tout le monde, pas seulement sur les enseignants. La cause des enseignants est noble, juste et importante, mais on est là aussi », fait remarquer Mme Bussières, qui déplore que les employés de soutien soient les grands oubliés dans les négociations.

Plusieurs de ces emplois, comme les éducatrices en service de garde et les techniciennes en éducation spécialisée, n’occupent que de 26 à 28 heures dans les écoles. Plusieurs d’entre elles, afin de bénéficier de plus d’heures de travail, font des demandes pour obtenir des postes d’enseignantes. Ce qui est gagné d’un côté est perdu de l’autre. Pour Maggie Bussières, patcher des trous a des conséquences. Cela donne une surcharge aux collègues qui demeurent en place et engendre un manque d’intervention auprès des enfants puisque plus personne n’est là pour faire le travail. « Et le tiers de nos employés occupent des postes cycliques, à temps partiel avec 26 heures et moins », note Mme Bussières.

Offre insuffisante

Le gouvernement offre 9 % d’augmentation sur cinq ans. Le syndicat demande 9 %, mais sur trois ans et en tenant compte de l’IPC (indice des prix à la consommation ou inflation); + 2 % la première année, + 3 % la deuxième année et + 4 % la troisième année.

Mais pourquoi y a-t-il pénurie de main-d’œuvre? L’une des explications est le climat que l’on retrouve depuis quelques années dans les écoles. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’on fait face à une hausse de la violence chez les enfants et nous n’avons pas de recours », révèle la présidente du syndicat, ce qui est peu invitant pour un jeune qui voudrait œuvrer dans le milieu scolaire.

Une grève est-elle en vue? « Nous avons jusqu’à la mi-octobre pour aller chercher un mandat de grève qui peut aller jusqu’à une grève générale illimitée. Je le dis et je le répète, nous sommes des passionnés de notre travail. Nous donnons le maximum tous les jours, mais comme tout le monde, nous tenons à garder notre pouvoir d’achat. Dans nos revendications, il y a le salaire, mais aussi la reconnaissance dont nous avons droit et cela passe par de bonnes conditions de travail et de pratique », de conclure Maggie Bussières qui occupe le poste de technicienne en éducation spécialisée depuis 16 ans.

image
image