23 avril 2025 - 07:03
Les maisons des jeunes occupent toujours une place importante pour les ados
Par : Deux Rives

Lucie Champagne, directrice générale à la MdJ La Place. Photo gracieuseté

David McDermott, directeur et intervenant à la MdJ L’Air-du-Temps. Photo gracieuseté

Un texte de Céryce Coutu

Peu importe notre âge, on a pas mal tous déjà fréquenté, de près ou de loin, une maison des jeunes (MdJ). La ville de Sorel-Tracy a la chance d’en compter deux sur son territoire, en plus de certaines autres dans des municipalités adjacentes (Sainte-Anne-de-Sorel, Saint-Ours, Contrecœur, etc.). Mais est-ce que les ados d’aujourd’hui sont aussi interpellés que ceux d’hier?

Pour s’y pencher, Les 2 Rives a rencontré David McDermott, directeur et intervenant à la MdJ L’Air-du-Temps dans le secteur Tracy, et Lucie Champagne, directrice générale à la MdJ La Place dans le secteur Sorel, impliquée depuis maintenant plus de 36 ans.

Est-ce que les MdJ sont aussi populaires qu’avant?

« Oui, mais différemment. Il faut un peu se réinventer », dit M. McDermott. Questionné sur le récent déménagement dans de nouveaux locaux, M. McDermott répond : « L’engouement est très présent. Surtout avant que l’école Bernard-Gariépy passe au feu. On avait beaucoup de jeunes qui venaient sur l’heure du midi. On avait jusqu’à 100 ou 125 jeunes par midi qui venaient manger dans nos locaux. » Plusieurs jeunes allaient aussi y faire une tour directement après l’école vu la proximité.

Mme Champagne constate aussi la même chose : « Les jeunes ne fréquentent plus pour les mêmes raisons. […] Dans le temps, ils venaient pour être en gang. […] Comparé à avant, ils ont maintenant besoin de parler. »

Selon ses observations, la moyenne d’âge aussi a changé. Alors qu’avant, les MdJ comptaient beaucoup de 16, 17 et 18 ans, maintenant c’est beaucoup plus 11,12 et 13 ans et la période de fréquentation est beaucoup plus courte.

Combien de jeunes fréquentent la MdJ?

M. McDermott n’a pas de chiffres exacts pour l’établissement de Tracy. Pour Sorel, Lucie Champagne nous confirme avoir reçu plus de 500 jeunes différents par année. Par contre, l’énorme manque de personnel fait en sorte qu’il y aura plusieurs périodes de fermeture cette année à la MdJ La Place. « C’est de plus en plus difficile de trouver des animateurs », confie Mme Champagne.

Quels genres d’activités s’y tiennent?

« C’est varié. Ça va dépendre de l’intérêt des jeunes », explique Mme Champagne.

« C’est par et pour les jeunes, donc c’est vraiment les jeunes qui choisissent leur programmation. On a un comité de jeunes qui donne leurs idées et avec l’aide des animateurs, organise la programmation », enchaîne M. McDermott.

Mme Champagne en rajoute : « Ça peut aller du souper de Noël, à un brunch de cabane à sucre, à aller à la nuit des sans-abris, à s’impliquer dans la communauté… On mise beaucoup sur l’implication dans la communauté. […] On essaie de rejoindre le plus grand nombre d’intérêts possibles, mais surtout de développer de nouveaux intérêts. Parce que le jeune qui développe de nouveaux intérêts, il a moins de chance d’aller vers la délinquance. C’est préventif. »

À Sorel, La Place offre également des ateliers de cuisine à ses membres. « Il y a aussi une initiative de tableau d’honneur avec un jeune du mois qui met en valeur l’accomplissement et les bonnes actions pour lesquelles il ou elle s’est démarqué. C’est partagé sur la page Facebook de la MdJ. L’objectif est double. Non seulement l’estime de soi des jeunes est renforcée, mais ça valorise aussi l’enfant aux yeux des parents », conclut Mme Champagne.

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