Sur la somme de 737 millions de dollars, Rio Tinto en investira 515 millions au cours des huit prochaines années. La contribution du gouvernement du Canada s’élèvera à 222 millions de dollars. Rio Tinto confirme ainsi l’importance qu’elle accorde à son usine de Sorel-Tracy qui fait donc partie de ses projets d’avenir. C’est déjà une nouvelle importante pour ses travailleurs et pour toute la grappe industrielle métallurgique régionale.
Le gouvernement du Canada, par la présence du premier ministre Justin Trudeau, nous donne une indication de son appréciation de l’aspect stratégique de ces investissements. Peut-être plus significatif encore, pour y participer le chef de la direction de Rio Tinto, Jakob Stausholm, s’est déplacé de Londres, où est situé le siège social de la multinationale, Cette présence revêt aussi une grande importance.
Les sommes investies serviront à décarboner les installations de Rio Tinto Fer et Titane chez nous pour en diminuer progressivement les émissions de gaz à effet de serre qui proviennent de la production de dioxyde de titane, d’acier et de poudres métalliques. Elles serviront à développer la technologie pour y arriver.
Rio Tinto envoie ainsi un message aux industries du Québec et du Canada : on ne peut plus éviter des investissements et des efforts si on souhaite limiter l’impact des changements climatiques. Cette nouvelle dépasse largement le cadre de la région, elle fait de Rio Tinto un leader pour toute l’industrie. C’est un leçon de réalisme devant la menace climatique.
Un autre aspect de l’annonce a été un peu moins mis en lumière dans les médias, mais il est au moins aussi important. Une partie des sommes investies permettra à Rio Tinto et à ses installations dans la région à se positionner comme un centre d’excellence en traitement des minéraux critiques tels le cuivre, le zinc ou le lithium.
Ces minéraux critiques sont indispensables pour soutenir la transition énergétique et technologique du Québec et sont essentiels à la fabrication de produits comme les véhicules électriques, nous rappelle Rio Tinto. N’oublions pas que la vente de véhicule à essence sera interdite au Québec et au Canada à compter de 2035. Ce n’est pas si loin, c’est dans 13 ans seulement. On nous invite à nous y préparer. Une autre leçon de réalisme.
Rio Tinto et le gouvernement du Canada lancent finalement le message suivant : la lutte aux changements climatiques et la nécessaire réduction des gaz à effet de serre constituent aussi une occasion de développer de nouvelles technologies qui concilient le développement économique et la protection de la planète. Rio Tinto fait le choix de relever ce défi. Et elle l’annonce.
On se demande souvent comment réussir à atteindre concrètement les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La tâche semble titanesque. Nous savons que ce sont les gros joueurs, industriels en particulier, qui doivent d’abord montrer la voie. C’est ce que fait Rio Tinto avec cette annonce. Il faut le saluer.