Un rapport d’enquête du ministère du Travail fait état de 21 travailleurs de remplacement qui ont effectué des tâches normalement faites par des salariés qui sont présentement en grève.
Lors d’un conflit de travail, seuls les cadres embauchés avant le début des négociations sont autorisés à effectuer les tâches normalement effectuées par les travailleurs syndiqués. Or, selon le rapport, les 21 personnes identifiées par l’enquêteur du ministère du Travail s’avèrent être des cadres embauchés après le début des négociations, des salariés d’une autre usine ou des salariés qui ne sont pas des cadres.
« Nous avons remis le dossier dans les mains de nos avocats et nous allons demander au tribunal d’intervenir de toute urgence afin de faire respecter le Code du travail et de rééquilibrer le rapport de force. Rio Tinto Fer et Titane doit cesser de contourner la loi et revenir négocier une bonne entente pour nos membres », fait valoir le représentant syndical des Métallos, Yves Rolland.
Rappelons que les 181 travailleurs de la section locale 7493 du Syndicat des Métallos à l’usine des Poudres métalliques ont déclenché une grève générale illimitée le 10 juillet dernier. Le litige porte principalement sur les salaires. Aucune négociation n’a eu lieu depuis deux mois.
« Cela confirme nos doutes. L’employeur danse sur la ligne de la mauvaise foi depuis le début des négociations. Cela fait plus de 15 mois que notre contrat de travail précédent est échu. Le recours à des scabs est illégal et doit cesser immédiatement. Cette usine recommencera à fonctionner quand l’employeur fera preuve de respect envers les travailleurs et conclura une bonne entente négociée », conclut le président de la section locale 7493, Patrick Sarrazin.
Le Syndicat des Métallos déposera un recours sous peu pour faire cesser immédiatement le recours illégal aux travailleurs de remplacement. Le médiateur a par ailleurs convoqué les parties à une rencontre en début de semaine prochaine.
Des conclusions contestées
De son côté, la direction de Rio Tinto Fer et Titane n’est pas en accord avec les conclusions de l’enquêteur du ministère du Travail. « Rio Tinto Fer et Titane s’est toujours engagée à respecter le droit du Travail et entend contester les conclusions du rapport de l’inspecteur. Nous ne ferons pas d’autre commentaire pour le moment », déclare un porte-parole de l’entreprise.