Le 11 septembre dernier, plusieurs personnes étaient réunies au 1325, route Marie-Victorin, à Sorel-Tracy, pour le lancement du local de campagne. Pour l’occasion, le directeur québécois du Syndicat des Métallos, Dominic Lemieux, a pris la parole, soutenant que cette campagne était le résultat de la demande de plusieurs employés de RTFT à Sorel-Tracy de se joindre à eux.
« L’usine est CSN depuis plusieurs années, mais les travailleurs se sentent vraiment isolés face à un géant comme Rio Tinto. […] Ils pensent que le Syndicat des Métallos est le meilleur pour les représenter », a-t-il expliqué à notre journaliste.
Actuellement, le Syndicat des Métallos représente déjà les travailleurs de la métallurgie de la région et de l’ensemble du Québec, dont ceux des Poudres Métalliques (RTFT) et de la mine de RTFT à Havre-Saint-Pierre ou d’ArcelorMittal. « On veut les sortir de leur isolement et répondre à leurs besoins », soutient M. Lemieux. À Sorel-Tracy, ce sont environ 900 travailleurs qui sont actuellement représentés par la CSN.
La campagne se déroulera durant le mois de novembre. Alors qu’il s’agit d’un processus démocratique, le changement d’allégeance aura lieu seulement si la majorité des travailleurs de RTFT de Sorel-Tracy le souhaitent. Le local servira de point de rencontre pour tous ceux qui désirent obtenir de l’information sur l’adhésion au Syndicat des Métallos.
« Les gens devront signer une carte d’adhésion, soutenant qu’ils veulent changer d’allégeance. C’est un processus confidentiel. Ils doivent aussi signer comme quoi ils ne veulent plus être représentés par la CSN », précise Dominic Lemieux.
La CSN réagit
Appelé à réagir à la campagne de séduction des Métallos et aux propos de Dominic Lemieux, Luc Desmarais, le président du Syndicat des ouvriers du fer et titane – CSN, n’était pas inquiet.
« Il y a une période de maraudage à toutes les conventions collectives. Ils [Métallos] étaient venus en 2018 et on leur avait dit non. Et là, ils reviennent encore à la charge. Ça fait 73 ans que notre Syndicat existe et je suis très satisfait des services qu’on a avec la CSN. Actuellement, en tant que président, je ne suis pas inquiet », mentionne-t-il.
Luc Desmarais informe qu’en juin, lors de la dernière assemblée du Syndicat, aucun membre ne l’avait approché pour lui faire part de doléances envers la CSN. « On est environ 925 membres. Des gens insatisfaits sur 925, ça se peut. Mais la majorité des membres croient en notre travail. Le plus important pour nous, c’est la période de négociation qui s’en vient l’année prochaine », soutient-il, invitant les possibles insatisfaits à le rencontrer à son bureau pour discuter.