Créé en 2015 à la suite de la tragédie à Lac-Mégantic, le comité formé de plusieurs municipalités de la Rive-Sud, dont Longueuil, Sorel-Tracy, Saint-Lambert, Contrecœur, Brossard, Boucherville et Varennes, a pour but de développer des pistes de solutions visant à réduire les risques de déversements de matières dangereuses.
Un premier rapport concernant le volet ferroviaire avait été déposé par ce comité en 2016. Depuis un an, il se faisait discret puisqu’il travaillait sur un deuxième volet, celui maritime. Le rapport a été adopté par toutes les municipalités membres cet été.
Dans quelques jours, il sera également remis entre les mains du ministre de la Sécurité publique du Québec, Martin Coiteux, a assuré le porte-parole de la mairesse de Longueuil Sylvie Parent, qui est coprésidente du comité.
« Une rencontre est prévue dans les deux prochaines semaines, confirme Daniel Dicaire. Ce comité demeure une priorité pour Mme Parent qui en demeure la coprésidente. Le rapport sur le transport de matières dangereuses sera un des sujets abordés par la municipalité lors de cette rencontre avec le ministère. »
Sécurité et responsabilités au menu
Le rapport d’une quarantaine de pages compte 14 recommandations (voir tableau) qui sont adressées à plusieurs paliers gouvernementaux dont Transports Canada, la Garde côtière canadienne, le gouvernement du Canada, le ministère de la Sécurité publique du Québec, le gouvernement du Québec et la communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Le maire de Sorel-Tracy et coprésident de ce comité, Serge Péloquin, souligne que le but de cette démarche est que les instances soient mieux préparées advenant un déversement sur le fleuve Saint-Laurent, même si la probabilité est minime.
« Les villes veulent participer et contribuer à améliorer les communications pour diminuer les facteurs de risque. On veut que les instances en sachent plus sur nos manières de faire et qu’on nous communique aussi plus d’information. Le transport maritime sur le fleuve est un moteur économique et touristique important. S’il arrivait un drame, les municipalités et les citoyens seraient les premiers touchés. On veut veiller à préserver la santé de la population », exprime-t-il.
L’intention du comité derrière ces recommandations est d’établir qui fait quoi, de mettre en place des moyens facilitant la communication et le partage d’information, ajoute-t-il, en prenant en compte les quatre éléments de la sécurité civile : la prévention, la planification, l’intervention et le rétablissement après l’incident.
Le rapport a aussi été présenté à l’ensemble des municipalités présentes au comité maritime de l’Union des municipalités la semaine dernière. M. Péloquin croit que comme lors du dépôt du premier rapport, les gouvernements seront très ouverts à améliorer les pratiques en place. Les autres municipalités du Québec pourront utiliser son exemple pour réaliser la même démarche dans leur région.
« La première fois, on avait identifié les irritants et proposé le gros bon sens. Cela avait eu un impact positif. Là, on propose une façon de coordonner les activités quand tout le monde débarque pour une intervention. On veut être le plus efficace possible. On veut que le gouvernement prenne en compte les sites et les régions dans leur plan d’intervention. On veut être consultés, mis dans le coup et savoir comment les mesures d’urgence seront déployées. Il n’y a personne de mieux que nous pour connaître les risques sur notre milieu », conclut Serge Péloquin.
Transports Canada et le cabinet du ministre Coiteux n’ont pas voulu commenter le dépôt du rapport avant la rencontre prévue dans quelques jours, mais soulignent qu’ils l’analyseront au cours des prochains mois.
« Transports Canada accuse réception du rapport et recommandations du comité technique sur le transport des matières dangereuses – volet maritime, et des représentants du ministère procèdent à son examen », a dit la porte-parole de Transports Canada, Annie Joannette.
Rappelons que le déraillement d’un convoi contenant du pétrole brut léger a provoqué des explosions et un incendie qui ont détruit le centre-ville de Lac-Mégantic, tuant ainsi 47 personnes le 6 juillet 2013.
Recommandations du comité directeur de transport de matières dangereuses |
|