29 mars 2019 - 08:35
Transport de matières dangereuses
Les municipalités riveraines font front commun pour exiger une plus grande réglementation
Par: Julie Lambert

Les municipalités le long du fleuve Saint-Laurent feront front commun auprès des ministères afin de réglementer le transport de matières dangereuses sur leur territoire. (Photo : Archives/Pascal Cournoyer)

Les municipalités riveraines du fleuve Saint-Laurent feront front commun afin de réglementer le transport de matières dangereuses sur leur territoire. Sollicités par le comité directeur sur le transport des matières dangereuses, dont fait partie Sorel-Tracy, les maires travaillent actuellement sur de nouvelles recommandations qui pourraient être déposées aux gouvernements fédéral et provincial d’ici le printemps prochain.

Formé en 2015, le comité d’origine était composé de plusieurs municipalités de la Rive-Sud, dont Longueuil, Sorel-Tracy, Saint-Lambert, Contrecœur, Brossard, Boucherville et Varennes. Il avait pour mission de développer des pistes de solutions visant à réduire les risques de déversements de matières dangereuses.

Un premier rapport concernant le volet ferroviaire avait été déposé en 2016 et un deuxième, cette fois-ci sur le volet maritime, a également été élaboré en 2018. Une rencontre devait avoir lieu avec le ministre provincial de l’époque, Martin Coiteux, pour discuter des 14 nouvelles recommandations, mais elle a été reportée, souligne le maire de Sorel-Tracy et coprésident du comité, Serge Péloquin.

« Nous allions être en pleine campagne électorale. Nous avons préféré attendre les résultats avant de solliciter une nouvelle rencontre avec le ministre puisque nous ne savions pas qui serait en poste à ce moment-là. Nous comptions aussi l’an dernier seulement les municipalités de la Rive-Sud impliquées dans cette démarche et nous avons trouvé important de la rendre accessible à tous », explique-t-il.

Plan d’action concerté

Après une présentation à l’ensemble des municipalités du comité maritime de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) en février dernier, la démarche a pris de l’ampleur en ajoutant au projet toutes celles bordant le fleuve Saint-Laurent, se réjouit le maire Péloquin.

« Nous avons maintenant une équipe de travail directement incluse dans le comité maritime de l’UMQ. Dans le but d’uniformiser nos pratiques en cas de déversement, on a proposé à l’ensemble des villes situées à l’est de nous rejoindre. On est maintenant étendu de la frontière américaine aux Îles-de-la-Madeleine », souligne-t-il.

L’Association des chefs en sécurité incendie du Québec (ACSIQ) a été désignée afin de coordonner les démarches du comité et les communications avec l’ensemble des municipalités désormais membres.

« L’organisme est le mieux placé pour faire la mise à jour de notre projet et communiquer avec les présidents de chacune des régions. Nous avons passé les derniers mois à nous structurer. Nous avons décidé de diviser le territoire en plusieurs zones (voir tableau) et de faire le même exercice qu’avait réalisé le premier comité. Les maires travaillent actuellement afin d’élaborer leurs propres recommandations que nous ajouterons à celles que nous avions déjà proposées en juin dernier », explique le maire de Sorel-Tracy.

L’intention du comité avec ces recommandations est d’établir les responsabilités de chacun en cas de déversements de matières dangereuses comme ce fut le cas à la suite du déraillement d’un convoi contenant du pétrole brut léger qui a causé des explosions, tuant 47 personnes et détruisant le centre-ville de Lac-Mégantic, le 6 juillet 2013.

L’objectif des maires est de revenir avec un seul document contenant l’ensemble des recommandations des municipalités afin de réaliser une seule rencontre auprès des ministères, assure le maire Serge Péloquin.

« On aimerait remettre les recommandations aux ministres quand même assez vite, mais il faut prendre le temps de tout mettre en commun. On veut ainsi mettre en place des moyens facilitant la communication et le partage d’information lors d’un déversement. On prend en compte les quatre éléments de la sécurité civile : la prévention, la planification, l’intervention et le rétablissement après l’incident », termine-t-il.

8

1 – Frontière ouest du Québec jusqu’à La Prairie

2 – Brossard jusqu’à Sorel-Tracy en incluant le lac Saint-Pierre

3 – Trois-Rivières/Bécancour jusqu’à Lévis

4 – Lévis jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine

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