Dernièrement, ce sont les employés brevetés (officiers de navigation et officiers mécaniciens) qui occupent les négociateurs. Les négociations achoppent principalement sur les salaires et le recours à la sous-traitance. Les officiers de la STQ gagnent 10 $ de moins l’heure que des officiers qui font un travail comparable ailleurs au Québec, selon les Métallos.
« Les officiers de navigation et officiers mécaniciens sont sans contrat de travail depuis 22 mois et n’ont pas obtenu d’augmentation salariale depuis maintenant trois ans. Et pendant ce temps-là, le panier d’épicerie, lui, n’a pas cessé d’augmenter », fait remarquer Luc Laberge, représentant syndical des Métallos.
« Le 20 février, c’était notre première rencontre depuis trois mois et demi et nous avons perdu notre temps parce que les négociateurs patronaux n’avaient pas de mandat. Le conciliateur n’a eu d’autre choix que d’annuler la rencontre prévue le 24 février, parce que nos vis-à-vis de la STQ n’avaient pas plus de mandat. Le gouvernement garde les augmentations salariales de nos membres en otage et laisse traîner les négociations », tonne Luc Laberge.
On se souviendra qu’au début de l’été dernier, les employés non brevetés (marins, guichetiers, etc.) avaient voté à 100 % pour un mandat de grève illimitée. « Pour les employés brevetés, nous avons toujours un mandat de huit jours de grève en banque. Notre patience a des limites et la STQ joue dangereusement avec », poursuit Luc Laberge.
« Québec devrait donner à la STQ des vraies marges de manœuvre financières pour dénouer l’impasse. Après, qu’on ne vienne pas s’étonner que les travailleurs déclenchent une grève qui dérange… Personne n’accepterait trois ans de gel salarial sans broncher », insiste, de son côté, le président de l’unité syndicale, Simon Carbonneau-Gratton.
Luc Laberge entend bien exercer le droit de grève prévu. « Mais on doit parler à nos membres pour établir la bonne stratégie à adopter. Si on sortait demain matin, la STQ, déjà amputée d’un bateau à la traverse Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola, mettrait tous les problèmes de service sur notre dos », souligne-t-il.
Éviter les moyens de pression… et la grève
Du côté de la STQ, elle demeure confiante que les négociations aboutiront à une entente. « La STQ met tout en œuvre pour faciliter et accélérer les discussions afin d’en arriver à une entente bénéfique pour les deux parties. Les négociations se poursuivent, comme le calendrier des négociations le prévoit. La STQ demeure en tout temps disponible pour continuer les négociations et éviter le recours à des moyens de pression qui pourraient avoir des impacts sur notre clientèle », explique Benoit Verreault, conseiller en communication à la STQ.
Rappelons que la section locale 9599 des Métallos représente les officiers de navigation et officiers mécaniciens des traverses de Québec–Lévis, Matane–Godbout, Tadoussac–Baie-Sainte-Catherine, L’Isle-aux-Coudres–Saint-Joseph-de-la-Rive ainsi que Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola.
Retour à deux traversiers
Par ailleurs, depuis le mois de septembre 2024, la traverse Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola offrait un seul navire. Depuis le 3 mars, le Didace-Guévremont est de retour et permettra à la traverse d’offrir un service à deux navires. La Société des Traversiers du Québec (STQ) informe que des mesures d’atténuation sont maintenues jusqu’à la fin du mois de mars.
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