5 février 2016 - 00:00
Les offres d’ArcelorMittal acceptées par les syndicats
Par: Louise Grégoire-Racicot
Un deuxième syndicat, celui des employés de bureau, a adopté un mandat de grève à 97%. | Gracieuseté- Mario Cloutier

Un deuxième syndicat, celui des employés de bureau, a adopté un mandat de grève à 97%. | Gracieuseté- Mario Cloutier

Les travailleurs de l’usine et de bureau de Contrecœur-Est et ceux de l’usine de Longueuil d’ArcelorMittal ont accepté à plus de 90% la nouvelle entente de principe conclue quelques jours plus tôt pour le renouvellement de leur convention de travail.

« Un vote aussi fort, c’est du jamais-vu dans l’histoire de notre syndicat », a souligné le président, Steve Galibois. Ses membres du syndicat local 6586 ont voté à 95,8%. Il a confirmé l’appui de 92,2% donné cette fois par les employés de l’usine de Longueuil. Quant aux employés de bureau, ils ont voté à 94,7% en faveur de l’entente. Ces trois syndicats faisaient partie de la même négociation et disposeront de la même convention de travail de six ans.

M. Galibois se dit fier du front commun qu’ont su former les syndiqués tout au long de la préparation des négociations, du vote de grève non équivoque de 95% confié à leurs négociateurs au lendemain de l’échéance de la convention précédente, le 31 janvier 2016.

C’est maintenant presqu’une habitude pour ces syndiqués d’accepter des conventions de six ans, a rappelé M. Galibois. « Mais jamais elles n’ont été acceptées avec autant d’enthousiasme. »

Régime de retraite maintenu

Ce qui a tant suscité l’adhésion des syndiqués à l’entente est le fait que la compagnie n’a pas mis un terme au régime de retraite à prestations prédéterminées comme elle semblait l’envisager, mais l’a même bonifié.

« Elle donne plutôt le choix aux plus jeunes employés d’y participer comme nous ou encore d’adhérer à un REER. Quand nous avons annoncé cette option, les gens se sont levés pour applaudir! », révèle-t-il.

Le montant mensuel servant à calculer la rente de retraite est haussé de 6$, ce qui correspond par exemple à une hausse annuelle de 2160$ pour un travailleur qui prendrait sa retraite après 30 ans de service, explique-t-il.

De plus, l’employeur assumera, le cas échéant, un manque à gagner lié au report de l’âge de la retraite au fédéral de 65 à 67 ans.

Les syndiqués ont obtenu une augmentation de salaire de 15% sur six ans : 2,5% par année, mieux que l’indice des prix à la consommation, dit M. Galibois.

Les montants alloués pour les assurances en cas d’invalidité sont aussi bonifiés tant pour les arrêts de courte et de longue durée. Les montants alloués pour les services professionnels sont aussi haussés. Les primes de soir, de nuit et du dimanche sont également majorées.

Ainsi les travailleurs sont-ils satisfaits de ce dénouement. Ils avaient clairement laissé entendre qu’ils s’attendaient à ce que l’entreprise reconnaisse leur productivité et leur apport aux profits qu’elle réalise.

Un bref commentaire de l’employeur

La direction d’ArcelorMittal est satisfaite de la ratification de ces offres. « Elles sont favorables pour nos employés tout en étant adaptées au contexte de turbulences économiques et de faibles prix des métaux à long terme dans lequel nous vivons. Elles visent à conserver la compétitivité de l’entreprise et à en appuyer la pérennité, afin de produire de l’acier de qualité en toute sécurité pour nos clients », a déclaré son porte-parole Louis-Philippe Péloquin

Les employés de bureau à Longueuil ont aussi adopté un mandat de grève à 95,2%. Les travailleurs de l’usine de Contrecœur-Est s’étaient déjà prononcés en faveur d’un mandat de grève la fin de semaine dernière à 95,5%.

« Il est minuit moins une. L’employeur a formulé une offre cette semaine qui est clairement en décalage avec le mandat que les membres nous ont donné dans les assemblées générales. Nous sommes convaincus qu’il est possible d’en arriver à un règlement négocié, dans la mesure où l’employeur prend acte des résultats des assemblées », a affirmé le représentant syndical des Métallos, Guy Gaudette, par communiqué.

Les négociations achoppent sur les aspects monétaires de la convention, dont le salaire, le régime de retraite et les avantages sociaux. La convention collective a pris fin le 31 janvier 2016.

TC Media attend un retour d’appel de l’employeur ArcelorMittal.

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