Au centre de crise et de prévention du suicide La Traversée, les interventions se sont poursuivies en privilégiant le téléphone. L’hébergement a toujours été disponible, mais très peu de demandes ont été logées.
L’intervenante Kateri Lyons souligne qu’en mars et avril, il y a eu une diminution des demandes, mais qu’en juin, elles ont remonté. Effectivement, en janvier, le nombre d’appels était de 804 alors qu’il était de 849 en juin. En août, le nombre a baissé à nouveau, mais selon les dernières semaines, la tendance est à la hausse.
L’anxiété et la solitude sont des sujets qui revenaient souvent. Mme Lyons a d’ailleurs l’impression qu’il y a eu une augmentation au niveau des appels d’aînés.
Le fait que la majeure partie des interventions du centre se faisaient via la ligne téléphonique, avant la pandémie, leur a facilité la tâche.
Un autre des services du centre était la formation de sentinelles en milieu de travail, pour cibler les gens en détresse psychologique. Avec le télétravail qui prend de l’ampleur, le centre devra réfléchir à d’autres moyens pour poursuivre de rejoindre cette clientèle.
Dans les prochains mois, Mme Lyons s’attend à ce que les demandes d’aide augmentent.
« Je pense qu’on peut anticiper une hausse considérable. Il y a l’épuisement des gens qui ne veulent plus faire attention. Tout ça augmente la détresse psychologique », ajoute l’intervenante.
Elle invite les gens à rester attentifs aux changements brusques de comportement de leurs proches et de ne pas hésiter à appeler La Traversée, peu importe l’heure.
Axer sur le positif
Chez Santé mentale Québec – Pierre-De Saurel, le projet d’utiliser davantage les réseaux sociaux a été devancé. Pendant le confinement, deux capsules vidéos par semaine ont été diffusées sur la page Facebook de l’organisme. L’intervenante Mélissa Plasse en a créé entre autres sur la résilience, l’anxiété et la confiance en soi, alors que la directrice générale Nathalie Desmarais en a offert des plus générales. « C’était déjà assez stressant de vivre le moment. Alors mettre une pression supplémentaire en disant aux gens «Prenez-soin de vous!», ce n’est pas ce qu’on voulait passer comme message. La santé mentale, c’est aussi de prendre le temps d’arrêter », explique Mme Desmarais.
Cette nouvelle façon de communiquer a semblé plaire puisque le nombre d’abonnés à la page Facebook de l’organisme a doublé. Cette méthode a aussi permis de rejoindre une toute nouvelle clientèle, plus jeune.
L’organisme aimerait reprendre la diffusion sous peu, qu’il y ait un second confinement ou pas.
Pendant la première vague, l’équipe a aussi téléphoné à une trentaine de personnes sur une base régulière pour briser la solitude.
Mme Plasse a également donné une conférence sur la gestion des émotions en temps de COVID pour les membres de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Pierre-De Saurel, qui a été grandement appréciée. Elle sera d’ailleurs donnée dans d’autres entreprises.
Pour l’instant, certaines activités de l’organisme ont repris ou reprendront comme l’atelier de tricot, des séances de Tai Chi et des formations.
La directrice générale tient à rappeler que les gens qui ont des questions concernant la santé mentale, ou qui vivent de la détresse psychologique, peuvent contacter l’organisme, qui s’assurera de les référer aux bonnes ressources.