Quelques heures après la publication, le couple d’entrepreneurs a contacté le journal Les 2 Rives pour faire une mise au point sur les informations médiatisées par le quotidien de Québecor. Ainsi, le 21 octobre, ils ont reçu notre journaliste à L’Entre-nous, le restaurant dont il est question dans l’article.
« Nous n’étions pas du tout au courant qu’un article allait être publié », souligne d’emblée Annick Barabé, alors que son conjoint, assis à ses côtés, peinait à contenir ses émotions.
L’objectif du couple n’était d’ailleurs pas de se voiler la face. Au contraire, ils ont rapidement admis ne pas être « blancs comme neige », mais ils étaient critiques à l’endroit du journaliste du JDM. « Il ne nous a même pas appelés pour connaître notre version. Il s’est seulement fié aux trois rapports produits entre 2022 et 2024 pour écrire son article. Il a seulement publié des photos qui datent de 2022. Depuis, on s’est ajustés », explique Mme Barabé.
Depuis la parution de l’article, les annulations se multiplient, autant à L’Entre-nous qu’à La Verrière, le restaurant voisin qui partage la même cuisine et qui appartient au couple. « Ça m’attriste parce que nous sommes ouverts depuis plus de 30 ans. Nous avons une clientèle fidèle et nous n’avons jamais eu de mauvais commentaires. Personne ne s’est empoisonné ici. J’espère que les gens garderont confiance en nous », laisse tomber Danny Isabelle, qui embauche une vingtaine d’employés.
Les rapports en question
Le 7 juillet 2022, le 5 octobre 2023 et le 29 août 2024, des inspecteurs du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) avaient visité L’Entre-nous situé sur le boulevard Tracy.
Lors des deux premières visites, comme le rapporte le JDM, des gouttelettes de gras pendaient sur la hotte, les paniers d’une friteuse étaient recouverts de résidus graisseux, tandis qu’une substance limoneuse rosâtre était présente à l’intérieur de la machine à glace et du lave-vaisselle. Les propriétaires avaient reçu des amendes de 750 $ et 1000 $.
Tandis que peu d’améliorations avaient été notées par les inspecteurs entre la première et la deuxième visite, des améliorations sont perçues lors de la troisième visite. Toutefois, certains problèmes persistent, notamment concernant la hotte, la friteuse et le lave-vaisselle. Le 14 mai dernier, les propriétaires ont reçu une nouvelle amende, cette fois-ci, de 750 $.
Améliorations
Lors de la visite de notre journaliste la semaine dernière, les problématiques soulevées étaient toutes corrigées. « Oui, en 2022, nous n’étions pas parfaits. On se relevait de la pandémie et on avait perdu beaucoup d’employés. Mais depuis, beaucoup d’améliorations ont été apportées. Sans oublier que les inspecteurs passaient toujours après le rush du diner ou quand on venait de blanchir des ailes de poulet, c’est sûr que les équipements sont plus sales à ce moment », explique Annick Barabé.
Pour ce qui est d’une accumulation d’une substance noirâtre s’apparentant à de la moisissure près de la plonge, les propriétaires rappellent qu’ils sont locataires du bâtiment. « On peut bien demander des travaux au propriétaire, mais ce n’est pas toujours rapide. On a dû rénover nous-mêmes et payer de nos poches », souligne Mme Barabé.
« Dans le fond, on aurait aimé que le journaliste de Montréal nous appelle et vienne voir ici avant d’écrire son article », conclut Annick Barabé, en invitant les gens à fréquenter leurs restaurants. Elle assure, par le fait même, que le restaurant ne fermera pas ses portes.












