Le vendredi 10 mars, au Colisée Cardin, les Rebelles ont tiré à 37 reprises sur le gardien de but Médéric Blouin-Rochon, qui n’a cédé que deux fois. En revanche, les Griffons ont tiré 27 fois sur le gardien sorelois Félix Bernier, qui a concédé six buts.
L’histoire s’est répétée le lendemain, en Outaouais, alors que les Griffons ont compté à trois reprises dans les 13 premières minutes du match. Ils n’ont plus jamais regardé derrière. Le gardien de but Blouin-Rochon a été le héros de la rencontre avec 52 arrêts, contre 16 seulement pour Félix Bernier.
Désengagement
Malgré le grand nombre de tirs dans les deux rencontres, surtout la dernière, l’entraîneur-chef des Rebelles, Éric Messier, n’était pas satisfait de la performance de son équipe. « Il y avait beaucoup de tirs de l’extérieur et on a joué constamment du hockey de rattrapage. On tirait de l’arrière 2-0 au premier match et 3-0 au deuxième match, alors c’est sûr qu’ils vont plus se défendre », nuance-t-il.
Messier ne s’est d’ailleurs pas caché pour critiquer l’engagement de ses joueurs. « Eux, c’était l’équipe championne et ç’a paru. On va leur donner crédit, ils étaient en mission. Ils ont monté leur jeu d’un cran en séries et ce n’était pas la même équipe qu’on a affrontée en saison. Nous, c’est le contraire. Ce n’est pas tout le monde qui était dédié à la tâche. Sur papier, on avait plus de talent, mais 20 gars qui travaillent ensemble vont battre le talent », affirme-t-il sans détour.
L’entraîneur-chef avait pourtant de grandes attentes envers son club en début de saison. Quelques recrues s’étaient greffées à un noyau solide de vétérans, ce qui permettait de hausser les objectifs.
« On s’est battus pour avoir l’avantage de la glace, entre la septième et la neuvième place, toute l’année. Pourtant, on avait l’équipe pour finir dans les quatre premiers, mais on n’a jamais été près de ça. Je suis déçu de notre saison, on n’a pas été assez constants. Il y a eu des relâchements et ce n’était pas tout le monde qui était dédié », réitère-t-il.
Le Sorelois ne se gêne pas pour critiquer la « génération téléphone » qui, selon lui, ne donne pas l’effort tous les soirs. « C’est peut-être moi qui prends trop ça à cœur. J’ai toujours été un compétiteur et j’ai toujours donné mon 100 %, je m’attends donc à la même chose de mes joueurs. On n’a pas gagné de série depuis 2016-2017 et on a gagné seulement deux matchs de séries depuis ce temps. J’ai dit ce discours à mes joueurs pour qu’on vire la tendance de bord, mais visiblement, ça n’a pas donné l’effet escompté. »
Malgré tout, Éric Messier compte revenir l’an prochain pour une 15e saison avec les Rebelles. Il lui reste deux ans de contrat et il compte les honorer. « J’ai encore le feu sacré. C’est juste plate que ce soit dans longtemps, je rejouerais la semaine prochaine! », conclut-il.