Au restaurant Le Fougasse, le copropriétaire Jean-Philippe Boulet espérait ouvrir tous les jours sur les heures de dîner. Afin d’y arriver, il devrait embaucher trois ou quatre cuisiniers additionnels.
« C’est quelque chose qu’on ne peut pas se permettre. […] On est en train de regarder ce qu’on peut faire. On est conscient que la saison touristique s’annonce bonne. C’est aussi pour ça qu’on a fait ces investissements. Le problème qu’on a, c’est de réussir à l’opérer à pleine capacité », affirme-t-il.
Le copropriétaire du Fougasse réfléchit même à tenter de recruter en France en offrant des stages. Il a aussi instauré un système de redistribution des pourboires parmi l’ensemble du personnel afin de rendre les conditions de travail plus attirantes.
« Pour être cuisinier, c’est vraiment une passion. Il faut vraiment que tu donnes ta vie pour ça. Tu travailles quand les gens sont en congé. Pour les conditions de travail, il n’y a pas grand-chose qu’on peut faire pour les améliorer. »
Trouver des cuisiniers compétents
Même si la pénurie de cuisiniers existe depuis quelques années, elle se fait particulièrement ressentir cet été dans la région. Plusieurs restaurateurs ont affiché des postes.
Le copropriétaire des restaurants O’Gusta et Prince Pizzéria, Massi Dalache, ajoute que la compétition est rude entre restaurateurs puisque la pénurie est généralisée. Il est aussi en recherche active pour trouver un ou deux cuisiniers.
« Si tu veux garder une bonne équipe, il faut payer. Au Prince, j’ai plusieurs cuisiniers qui sont là depuis longtemps. Ça va assez bien. C’est chez O’Gusta qu’on a un peu peur. On va être au centre du festival et près des attractions touristiques, mais on va trouver une solution », croit-il.
Il souhaitait également ouvrir les lundis et les mardis. « Si on ne trouve pas de cuisiniers, on va devoir laisser tomber ce plan », précise-t-il.
Le copropriétaire du restaurant Les Tire-Bouchons, Christian Deschênes, mentionne qu’il est difficile d’attirer les jeunes qui sortent des écoles dans la région. « Ça nous prendrait un sous-chef, un cuisinier qui est capable de prendre la cuisine en charge lorsque le chef n’est pas là. On ne peut pas embaucher un jeune étudiant. Le plus difficile, c’est de trouver des gens compétents. »
Ne pas épuiser son personnel
La gérante du Cactus Café, Guylaine Léveillée, serait prête à embaucher facilement 10 personnes, que ce soit des cuisiniers, des serveuses ou des aides-serveurs.
« On est capable de fonctionner actuellement. Mes employés font plus d’heures pour permettre d’ouvrir tous les jours. Être capable de passer l’été? Je ne sais pas. Ça fait des grosses journées, surtout lorsqu’il y a des événements. J’ai peur d’épuiser mon personnel », mentionne-t-elle.
À l’Orienthèque, on a aussi observé une pénurie de cuisiniers dans la région. « Ce n’est pas seulement en cuisine qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre. Ça ouvre donc d’autres postes. Étant donné que ce sont des heures difficiles en cuisine, les gens vont se tourner vers des emplois où les heures sont plus accessibles pour concilier travail-famille », conclut la responsable aux communications, Josée Lafrenière.