En un an, la propriétaire de l’école Karoline English YOGA située à Sainte-Anne-de-Sorel, Caroline English, a pu donner des cours à l’intérieur pendant environ un mois.
Elle a investi 3000 $ pour adapter son studio et se procurer un purificateur d’air. Lorsqu’elle a pu offrir des cours à l’automne, chaque yogi devait apporter son tapis, sa bouteille d’eau et désinfecter ses mains à l’entrée. La capacité des classes avait été réduite et l’horaire avait été bonifié.
« Personne n’est collé, tout le monde est à deux mètres avec un masque, il n’y a pas de problème. On ne transpire pas. Tout le monde a son tapis et sa bouteille d’eau. L’air est purifié. Un moment donné, ça prend quoi? On a fait ce qu’il fallait et même plus », estime la propriétaire.
Selon elle, ce qui entraîne une certaine frustration dans le milieu est que les gyms pourront retrouver leur clientèle même si, comme pour le yoga, il y aura plusieurs personnes sous le même toit.
« Je trouve que c’est un peu jouer à chasser la sorcière, ajoute-t-elle. On n’est pas un bar. On n’est pas en train de se piler un sur l’autre. C’était vraiment chouette la manière qu’on s’était organisés. Mais là, on attend. »
Caroline English est également massothérapeute. « Heureusement parce que sinon je serais en faillite aujourd’hui. Imagine ceux qui font juste du yoga. Ils ne peuvent pas survivre. Moi la masso, les soins du visage et les produits de beauté faits dans la région, ça n’a presque jamais arrêté. Ça m’a sauvée », avoue-t-elle.
La subvention du gouvernement, notamment pour payer une partie de son loyer, l’a également aidée.
Les options
À compter du 26 mars, en zone rouge, pour le yoga, il sera possible d’offrir des cours privés ou à des bulles familiales. Cette formule est pratiquement impossible à réaliser, selon Mme English.
« J’ai 130 personnes par semaine. C’est du monde ça. […] Quand ça va reprendre, même en zone orange, ils nous disent qu’on pourra avoir neuf personnes à la fois. Je vais quand même avoir une cinquantaine de personnes à remettre quelque part », explique-t-elle.
L’enseignante de yoga a expérimenté les cours en ligne pendant le confinement. Elle en donne encore de temps à autre pour garder le contact avec la clientèle, mais ce n’est pas une option rentable à long terme. Également, les clientes aiment venir en studio. « Tu passes une mauvaise journée, tu arrives au studio et tout de suite, tu décompresses, raconte-t-elle. Les femmes veulent sortir, changer d’air. Aussitôt que tu t’étends sur ton tapis, que tu regardes le plafond et que tu écoutes la musique, il y a une ambiance qui s’installe. Tu ne peux pas retrouver ça en ligne. »
À l’été, elle a tenu des cours à l’extérieur. Mais encore là, la solution n’est pas éternelle. Caroline English reste positive malgré tout. « Je suis comme une petite fille qui attend Noël, mais ça ne vient jamais », lance-t-elle.
Lorsque les cours pourront reprendre, elle s’attend à beaucoup d’achalandage. Elle constate que petits et grands n’ont jamais été aussi stressés. Elle estime que le yoga amène vers un état calme. « Dans ma tête, le yoga c’est un besoin essentiel, mais ça l’air que non », rigole-t-elle.
La propriétaire sent que la reprise est proche et affirme que les studios de yoga se serrent les coudes en attendant que le vent tourne.