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Le président du syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy (SEECST) affilié à la CSQ, Louis-Philippe Paulet, la coprésidente du syndicat des professionnelles et des professionnels du Cégep de Sorel-Tracy (SPPCST) affilié à la CSQ, Caroline Desfossés et la présidente du syndicat des employées et employés de soutien du Cégep de Sorel-Tracy (SEESCST) affilié à la CSN, Martine Moreau sont unanimes : les négociations stagnent puisque le gouvernement ne bouge pas sur ses offres, peu alléchantes.
Pas de compromis sur les conditions de travail
Avec la pandémie, les syndicats ont retranché plusieurs demandes, dont au niveau des salaires. Toutefois, ils ne veulent pas reculer sur les conditions de travail.
Le syndicat des enseignants souhaiterait l’embauche d’au moins trois à quatre enseignants. Avec l’offre actuelle, le Cégep de Sorel-Tracy aurait environ 30 000 $, ce qui ne permettrait même pas d’embaucher un enseignant pour une année complète.
Selon M. Paulet, la partie patronale souhaiterait que les enseignants, qui peuvent effectuer jusqu’à 5 % de tâches supplémentaires sans rémunération additionnelle, en fassent plutôt 10 %.
Dans un gros collège, les enseignants peuvent davantage se répartir les tâches administratives que dans un petit cégep comme ici, plaide-t-il.
« C’est une charge mentale qui nous détourne de notre enseignement. […] On avait surtout besoin de reconnaissance et là, les offres de récupération encore sur la table, c’est comme une claque en pleine face qui témoigne du contraire », explique le président, qui représente environ 130 enseignants.
Le syndicat des professionnelles et professionnels représente majoritairement des femmes qui occupent des fonctions comme psychologue et conseillère en orientation.
La coprésidente Caroline Desfossés affirme que l’offre actuelle du gouvernement ne permettrait pas d’aider davantage les étudiants en difficulté d’apprentissage, de plus en plus nombreux. Le gouvernement offre 370 000 $ à l’échelle de la province, ce qui correspond à environ 250 $ par professionnel au collégial. Également, il souhaite jouer dans le programme volontaire de réduction du temps de travail.
« C’est des détails comme ça qui font que ça vient un peu choquant. […] On veut bien être au service aux étudiants, les aider, mais on se rend compte qu’il y a une surcharge, un manque de ressources, et on a de la misère à attirer des professionnels et les garder », explique Mme Desfossés, qui représente 25 syndiqués.
Le syndicat des employés de soutien, qui compte entre 50 et 55 syndiqués, constate une surcharge de travail alors que de plus en plus de gens quittent le réseau.
Selon la présidente, Martine Moreau, l’employeur veut moduler les horaires à sa guise et offrir des postes sans respecter l’ancienneté.
Dans les dernières années, pour des postes spécialisés comme technicien en laboratoire, il pouvait y avoir jusqu’à trois affichages. Le salaire est une partie du problème.
« Pour des ouvriers spécialisés, on est en dessous de plusieurs pourcentages par rapport au secteur privé. Ici, on n’a plus d’électricien parce qu’il y a quelques années, quand il est parti à la retraite, on n’a jamais réussi à combler le poste », précise-t-elle.
Une grève nécessaire?
Le syndicat des enseignants a déjà voté pour un mandat de grève illimité et celui des professionnels, de cinq jours. Les deux, qui ont manifesté le 30 mars, ne sont pas fermés à l’idée de recommencer si les négociations n’avancent pas.
Le syndicat des employés de soutien, qui a tenu un piquetage symbolique le 6 avril, se rassemblera sous peu afin de voter pour un mandat de grève, possiblement de cinq jours. S’il est voté, les journées de grève pourraient se tenir dès le 10 mai.