À lire aussi:
– Les syndicats en santé en ont ras-le-bol d’être sans contrat de travail depuis un an
– Les syndicats au Cégep de Sorel-Tracy dénoncent les tentatives de recul du gouvernement
En mars dernier, alors que le gouvernement du Québec déposait de nouvelles offres au personnel des secteurs public et parapublic, les trois syndicats en éducation de la région les jugeaient insuffisantes. Pour eux, la dernière proposition est un copier-coller de celle rejetée en 2020.
Pour Lisette Trépanier, présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu (SEBR), la dernière année, dictée par la pandémie, a mis en lumière les failles du système. « Nous tenons absolument à améliorer les conditions de travail. La tâche des enseignants était déjà très lourde et la pandémie est venue encore plus l’alourdir », soutient-elle.
Son syndicat, composé d’environ 600 membres régionaux, désire contrer la précarité professionnelle, améliorer la rémunération des enseignants et leur offrir de meilleures conditions de travail. « Ce n’est pas normal que le syndicat note une hausse importante des demandes d’informations pour la retraite. Le gouvernement doit absolument revoir son offre », croit Mme Trépanier.
Le président de la Fédération des professionnels-les de l’éducation du Québec (FPPE), Jacques Landry, ajoute que le gouvernement québécois se met la tête dans le sable depuis trop longtemps. « Nous voulons le voir faire des efforts dans les négociations. Lors des dernières années, la situation des services publics, dont celle des professionnels de l’éducation, s’est dégradée. Les professionnels de l’éducation occupent des emplois à statut précaire et cela doit cesser », lance-t-il.
Pour M. Landry, l’accessibilité aux services publics est l’enjeu principal des professionnels du milieu de l’éducation, qui compte 84 membres régionaux. « Il y a beaucoup de postes vacants et les conditions de travail accordées ne sont pas toujours aussi bonnes qu’au privé. Pour les plus jeunes professionnels, le secteur public n’est plus aussi attrayant qu’avant. Il est donc primordial d’obtenir plus de ressources afin d’éliminer la surcharge de travail », déplore-t-il.
Marie-Lou Crevier, présidente du Syndicat du personnel de soutien du Centre de services scolaire (CSS) de Sorel-Tracy, qui compte 440 membres dans la région, est pour sa part exaspérée de la lenteur des négociations. « Ça fait déjà une année que les négociations trainent et nous venons tout juste de recevoir une seconde contre-offre. C’est complètement ridicule », signale-t-elle.
« Le gouvernement a mis en jeu plusieurs de nos droits acquis depuis longtemps : la supplantation, la protection salariale et même l’octroi des postes. Sans oublier qu’il nous a offert une augmentation salariale en montant forfaitaire selon l’inflation. Il doit nous offrir plus que 1,75 % d’augmentation parce que c’est loin de l’inflation actuelle », explique Mme Crevier.
Des réalités locales
Pour Mme Trépanier, les enseignants de la région sont particulièrement touchés par la pénurie de main-d’œuvre. « On manque beaucoup d’enseignants, si bien que plusieurs personnes non qualifiées enseignent. Actuellement, il n’y a pas d’humain dans certaines classes, nous n’avons donc pas le choix d’engager des gens avec d’autres formations. Plusieurs enseignants sont aussi épuisés d’aider ceux moins qualifiés », explique-t-elle.
Mme Crevier soutient que la rétention du personnel de soutien est une problématique prépondérante dans la région. « Dans le CSS de Sorel-Tracy, il y a beaucoup de postes à temps partiel peu alléchants, ce qui cause beaucoup de départs vers d’autres centres de services. Nous devons absolument régler ce problème parce que nous manquons de personnels », soutient-elle.
Alors que les enseignants du CSS de Sorel-Tracy ont décrété un mouvement de grève le 14 avril prochain de minuit à 9 h 30 et que les professionnels ont obtenu leur mandat de grève, le personnel de soutien attend la prochaine assemblée générale, d’ici le 10 mai, pour possiblement obtenir son propre mandat de grève.