Les syndiqués d’Océan Remorquage, faisant partie de l’entreprise Groupe Océan, sont affiliés à la section locale 9599 du Syndicat des Métallos. Leur convention collective est échue depuis le 30 avril 2021.
Lors de la première journée de grève le lundi 20 juin, il ne manquait qu’un syndiqué, absent pour cause de maladie. Tous les autres étaient présents pour manifester à l’intersection des rues du Fort et de la Reine à Sorel-Tracy, où opère l’entreprise. Des syndiqués d’autres champs d’opération comme des travailleurs pour la Société des traversiers, des débardeurs et des représentants du syndicat des employés d’entretien chez Richardson sont passés de façon ponctuelle pour appuyer les grévistes.
Le vice-président de la section locale 9599 du Syndicat des Métallos, Bruno Gagnon, souligne que la journée s’est déroulée de façon pacifique. Pour ce qui est des négociations, elles achoppent au niveau des salaires et des horaires de travail.
« À Sorel, le coût de la vie est élevé et il y a des bons salaires dans des usines comme QIT [NDLR : Rio Tinto Fer et Titane]. Et étant donné la pénurie de personnel un peu partout, il faut que l’employeur tienne compte de ça. On voudrait un salaire autour de 29 $ de l’heure. C’est ce qui se paye ailleurs chez les matelots. Mais ce sont des positions de négociations. On est parlable », avance M. Gagnon.
Pour les horaires, les syndiqués souhaitent conserver celles qui ont été entendues avec l’entreprise pendant la pandémie. « On avait accepté de modifier nos horaires de façon bilatérale et maintenant que la pandémie est finie, l’employeur ne veut pas honorer ça et revenir à un type d’horaire qui n’est pas avantageux », explique M. Gagnon.
Le syndicat, qui affirme que l’employeur ne négocie pas de bonne foi et fait trainer les choses, souhaite que ce dernier revienne de manière sérieuse à la table. M. Gagnon soutient que les syndiqués feront la grève tant qu’il sera nécessaire.
Chez Groupe Océan, le directeur – Affaires publiques et corporatives, Philippe Filion, précise qu’il n’y a pas de discussions en cours pour le moment, mais que la volonté de l’entreprise est là et que celle-ci est toujours ouverte à la discussion si le syndicat veut revenir à la table. L’entreprise souhaite que la situation se règle le plus rapidement possible.
Des briseurs de grève utilisés?
Bruno Gagnon affirme que deux briseurs de grève se sont présentés le lundi 20 juin. « Après discussion avec nous, ils nous ont affirmé ne pas être au courant qu’ils étaient des briseurs de grève, que l’employeur ne leur avait pas mentionné ça. Ils ont quitté quand ils ont vu le rôle dans lequel ils étaient appelés », mentionne-t-il.
M. Gagnon explique qu’au fédéral, il est légal d’utiliser des briseurs de grève. Toutefois, il avance que le syndicat trouve la pratique immorale. « C’est très bas de la part de la compagnie d’utiliser ces moyens-là », ajoute-t-il.
Du côté de l’entreprise, Philippe Filion croit que le terme « briseur de grève » est un peu fort.
« On a agi selon ce que la loi nous permet. Et il faut se souvenir que nous, on a des services qui sont considérés comme essentiels qu’on doit maintenir. On a agi selon les termes de la loi », assure M. Filion.