19 août 2025 - 07:14
Portes ouvertes du Port de Montréal à Contrecœur
Les tarifs douaniers rendent le projet encore plus urgent
Par : Stéphane Fortier

Des dizaines de personnes se sont présentées à l’événement portes ouvertes du projet du Port de Montréal à Contrecœur. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Les travaux préparatoires du Port de Montréal à Contrecœur pourraient commencer cet automne.
Photo gracieuseté/APM

Le Port de Montréal est la première plateforme d’exportation pour les biens d’outre-mer au Québec et dans un contexte de diversification économique, qui s’impose à la suite de l’imposition de tarifs douaniers des Américains, le futur terminal à Contrecœur est essentiel à la croissance des échanges et à la recherche de nouveaux marchés.

Il s’agit là d’un autre argument avancé par l’Administration portuaire de Montréal (APM) qui s’ajoute quant à la nécessité d’étendre les activités du Port de Montréal à Contrecœur. « Il suffirait que 6 % des échanges canadiens vers les États-Unis prennent une autre route pour que le Port de Montréal soit plein, rendant nécessaire le recours aux ports américains pour poursuivre nos échanges, fait remarquer Julien Baudry, vice-président aux communications et aux relations externes chez l’APM. De plus, la quasi-totalité des biens en provenance d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et de plus en plus d’Asie du Sud-Est transitent par le Port de Montréal. Ça devient urgent », clame-t-il.

Il ajoute qu’aujourd’hui, le Port de Montréal soutient 10 % du PIB du Québec et que ce 10 % pourrait être en danger si le projet ne se réalise pas.

Julien Baudry rappelle également que la construction seule créera 8000 emplois et 10 000 emplois directs, indirects et induits lorsque l’on sera rendu à l’étape des opérations.

Portes ouvertes

Le 12 août dernier, environ 250 citoyens sont venus rencontrer des membres de l’équipe chargés de travailler sur le dossier du Port de Montréal à Contrecœur, certains pour connaitre l’avancement du projet, d’autres pour poser des questions et d’autres encore pour faire part de leurs inquiétudes concernant des éléments comme la protection de l’environnement.

Ce n’était pas la première fois que l’APM conviait les citoyens de cette façon. L’année dernière au cours de l’été, une telle rencontre avait eu lieu au même endroit, soit au centre multifonctionnel. « Et à la suite des commentaires des citoyens, nous avons ajusté certains éléments du projet et adopté des mesures de compensation. C’est, entre autres, pour cette raison que ces séances d’information sont organisées », explique Julien Baudry.

Il y a quelques semaines, l’APM avait fait savoir que les travaux préparatoires devraient débuter le 29 septembre. « Nous avions 60 jours pour en informer la population. En fait, on devrait dire que les travaux préparatoires pourraient débuter avec les autorisations de notre propre conseil d’administration et de Pêches et Océans Canada », rappelle M. Baudry. Cette dernière autorisation concerne notamment le dossier de l’habitat d’alimentation du chevalier cuivré, une espèce de poisson menacée. « Autour de l’île aux Bœufs, nous procéderons à l’aménagement de digues brise-lames et avec les 12 hectares d’herbiers, nous allons plus loin que ce qu’il y avait déjà pour cette espèce», indique Nathalee Loubier, cheffe principale en environnement chez l’APM, soulignant que les discussions avec Pêche et Océan Canada vont très bien.

Par ailleurs, il y a toujours des négociations en cours avec les entreprises qui se chargeront des travaux préparatoires qui consistent notamment à l’installation de clôtures de chantier, à l’aménagement de routes d’accès, à la construction de plateformes de travail, à l’installation des bureaux et à la coupe d’arbres ciblée. « Originalement, il devait y avoir une coupe de 20 000 arbres. C’est maintenant 13 000 coupes seulement et cela, accompagnées de mesures compensatoires comme la plantation de 22 000 végétaux », rappelle Julien Baudry.

Inquiétudes

Plusieurs citoyens de Contrecœur ont été choqués par l’annonce du début potentiel des travaux du Port de Montréal à Contrecœur sans toutes les approbations. Certains s’inquiètent de la circulation des camions lourds, du bruit, des émanations de poussière et des dangers que cette situation pourrait engendrer sur la sécurité des enfants. D’autres s’inquiètent d’une trop grande coupe d’arbres et de l’avenir des espèces menacées. Concernant les émanations de poussière et le bruit engendré, rappelons que l’APM a prévu de pallier ces inconvénients avec des outils de mesure efficaces.

Est-ce que ce projet mettra en péril la grande forêt mature du site, plusieurs milieux humides, de même que la plage sur le fleuve? Plusieurs espèces seront-elles affectées par la perte d’habitat si le site est envahi prématurément par de la machinerie? L’APM, qui vise la fin des travaux du Port de Montréal à Contrecœur en 2029 et le début des opérations en 2030, considère qu’elle a répondu à toutes ces inquiétudes avec plusieurs mesures compensatoires.

 

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