7 mai 2019 - 12:40
Les technologies et les réseaux sociaux ont changé les habitudes des maires
Par: Julie Lambert

Le maire de Saint-Robert est le patriarche des élus à la table de maires de la MRC de Pierre-De Saurel. Photo Julie Lambert | Les 2 Rives ©

Le maire de Saint-Joseph-de-Sorel, Vincent Deguise, est le plus jeune maire de la région. Photo Julie Lambert | Les 2 Rives ©

Le maire de Saint-Robert, Gilles Salvas, n’est pas très friand des nouvelles technologies tandis que son homologue de Saint-Joseph-de-Sorel, Vincent Deguise, y nage depuis son enfance. Si les deux maires s’entendent pour dire qu’elles sont devenues essentielles dans leur rôle d’élus, elles ont aussi augmenté leur charge de travail et mis sous le feu des projecteurs leurs décisions, parfois à leur désavantage.

Q1. Est-ce que les technologies et les réseaux sociaux étaient implantés lors de votre arrivée à la mairie?

Gilles Salvas : Il y a 29 ans, tu avais l’ordre du jour pratiquement sur la table avant la séance. Nous recevions nos documents par courrier recommandé. Les assemblées publiques, c’était une fois par mois, parfois deux. Tout se faisait sur place ou par courrier. Il y a eu un ajustement entre les années 2000 à 2010. À cette époque, il y avait un changement clairement dans les conseils, surtout en raison de la volonté du sans-papier.

Vincent Deguise : À mon arrivée en 2013, nous étions encore à l’ancienne technologie. On recevait toutes nos informations dans des dossiers papier à la maison. Un an après, nous avons pris le tournant vers la technologie.

Q2. Utilisez-vous les technologies et les réseaux sociaux en tant que maire?

Gilles Salvas : Je ne suis pas encore à 100% à l’aise avec les nouvelles technologies. Aujourd’hui, tu ne travailles pas sans ton téléphone, ton courriel ou Internet. Aux tables des conseils, pas mal tout le monde travaille avec les ordinateurs, les tablettes ou les téléphones. On n’a pas eu le choix pour rester dans la course.

Vincent Deguise : Je les utilise quotidiennement pour faire de la promotion et pour informer les gens sur le rôle de maire, les activités qui ont lieu dans le milieu, sur ce qui se passe dans notre ville ou pourquoi on soutient certaines causes. C’est le moyen le plus rapide pour rejoindre le nombre le plus important de gens. C’est important pour moi.

Q3. Utilisez-vous les technologies et les réseaux sociaux personnellement dans vos temps libres?

Gilles Salvas : Je ne suis pas un grand consommateur ni un amateur des réseaux sociaux, mais je vais sur Internet, j’utilise mon téléphone, les textos, les courriels et les photos. Je suis bien à l’aise, mais pas sur Facebook ni Twitter.

Vincent Deguise : J’ai toujours utilisé les technologies et travaillé avec un ordinateur avant d’arriver à la mairie. Je suis bien à l’aise avec elles et je suis actif sur les médias sociaux.J’ai toujours suivi ça, je suis un friand de technologies et de gadgets. J’aime bien m’informer sur ce qui se fait de nouveau et qui peut aussi améliorer notre travail.

Q4. Quels impacts positifs les technologies ont-elles dans la pratique de votre métier?

Gilles Salvas : Avant, tu te déplaçais au bureau. Maintenant, tu t’installes devant ton ordinateur ou ton téléphone n’importe où et tu vas être capable d’aller lire les documents. Il y a cette possibilité qui est merveilleuse. On a aussi accès à plus d’informations, plus rapidement.

Vincent Deguise : Cela favorise un échange. Cela démocratise plus notre rôle et notre place dans la société civile. On est plus accessible de cette façon-là. Si les gens ne me rejoignent pas à mon bureau, ils le font sur mon cellulaire ou sur Facebook. Il y a toujours un moyen de nous rejoindre. Cela nous a rapprochés du citoyen. Ils peuvent nous rejoindre en quelques clics, savent ou on est et ce que nous avons fait. C’est aussi utile pour aller chercher de l’information sur ce qui se fait dans d’autres milieux et dans notre réseau.

Q5. Quels impacts négatifs ont-elles?

Gilles Salvas : Nos responsabilités se sont multipliées par dix depuis cinq ans. Avec la technologie, on dirait que même si tu n’es plus au bureau, tu travailles encore. On fait maintenant du 24 h sur 24. Cela nous amène même en à en parler dans nos rencontres sociales. Les citoyens sont plus exigeants depuis qu’ils sont mieux informés. Les gens utilisent les séances ou les médias pour nous critiquer. Ils veulent aussi des réponses immédiates, mais quand ça dépasse nos compétences, il faut aller chercher les renseignements aux ministères concernés.

Vincent Deguise : Les réseaux sociaux, on les a toujours sur nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs. Parfois, tu es à la maison et tu ne peux pas t’empêcher d’aller voir ce qui se passe. Il faut se donner une certaine discipline et prendre un temps pour profiter de nos proches. Le fait de ne pas avoir une personne en face de nous enlève aussi certaines barrières. La grande majorité des commentaires et messages sont cordiaux, mais certains oublient parfois que derrière la machine, il y a un humain qui répond.

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