Le ministre Fitzgibbon a affirmé que ce prêt serait pardonnable à 100 % si l’entreprise respectait le maintien de 400 employés jusqu’à la fin de 2026 et 350 employés jusqu’à la fin de 2029.
Le ministre a expliqué que l’entreprise croit important de garder pérennes les sites tant de La Pocatière que de Sorel-Tracy. Il assure que l’expertise des deux sites est unique.
Le vice-président responsable du matériel roulant pour Alstom Amériques, David Van der Wee, a assuré que l’investissement à La Pocatière ne mettait aucunement en danger les activités de Sorel-Tracy. Toutefois, il a mentionné que les deux nouveaux contrats obtenus pour l’usine de La Pocatière provenant de Vancouver et du New Jersey n’entraîneront pas de retombées à Sorel-Tracy.
D’ici juin, les employés sorelois travaillent sur la livraison d’environ 40 bogies pour le contrat du métro de Montréal. Ensuite, il restera deux contrats. La mise à pied d’environ 20 personnes est déjà prévue.
Le syndicat demande une rencontre avec Alstom Canada et États-Unis
Le président du Syndicat des travailleurs d’Alstom transports à Sorel-Tracy, Francis Demers, se réjouit de l’annonce, mais ne cache être déçu d’avoir appris la nouvelle à la dernière minute.
L’employeur a rencontré le syndicat et les employés le même jour que la conférence de presse. « Il a voulu nous rassurer, mais ça ne nous a pas vraiment rassurés. On est un peu déçus qu’il ne nous donne pas d’infos et qu’il ne nous explique pas sa stratégie, sa vision à court ou à long terme. On peut comprendre que nous sommes dans un domaine cyclique, qu’on peut travailler pendant deux ans et qu’après il y a des mises à pied. Les employés sont au courant de la façon de faire, mais il y a un certain temps, l’employeur nous a dit qu’il travaillait pour amener des contrats » souligne M. Demers.
Le président de la FIM-CSN Louis Bégin et lui font des démarches pour rencontrer les dirigeants d’Alstom Canada et États-Unis. Ils souhaitent avoir une discussion transparente et franche avec eux.
Francis Demers souhaite aussi que le gouvernement et la Caisse de dépôt et placement du Québec misent davantage sur l’octroi de contrats locaux. Il donne comme exemple le projet de tramway à Québec, en ajoutant que le gouvernement n’a pas signifié son désir de favoriser le contenu local.
« Un peu comme aux États-Unis avec le Buy America Act. Le gouvernement provincial n’a pas entériné un 30 % ou 40 % de contenu québécois ou canadien, ce n’est même pas dans les pourparlers. C’est pour ça qu’on aimerait que tant la Caisse de dépôt que le gouvernement soient parties prenantes dans les discussions quand on signe des contrats. Alstom aussi, c’est ce qu’ils veulent. Ils n’ont pas le choix, ils sont rendus avec des usines au Canada maintenant », avance-t-il.
L’an dernier, M. Demers a rencontré le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, qui lui a montré des plans du site, prêt à être agrandi au besoin.
Serge Péloquin confiant
Le maire de Sorel-Tracy a reçu une correspondance écrite de l’entreprise il y a environ cinq semaines.
« Elle confirmait sa volonté de travailler conjointement avec les travailleurs de Sorel-Tracy et les sous-traitants. C’est parce qu’ils reconnaissent qu’il y a du potentiel fort ici pour leur développement. Avec ces ressources, ici, chez nous, ils veulent travailler à imaginer et développer des systèmes de mobilité complets, efficaces, intelligents et durables pour faire face à nos enjeux de mobilité et de transport sur l’ensemble du territoire québécois », affirme M. Péloquin.
Il souligne que la Ville est prête à travailler avec l’entreprise et mentionne avoir hâte de rencontrer le directeur général d’Alstom Canada, Souheil Abihanna. « Il m’a dit «Maintenant qu’on a acquis Bombardier, bientôt je vais débarquer dans votre ville» », conclut le maire.