14 octobre 2015 - 00:00
Les usagers se sentent pris en otage
Par: Julie Lambert
Les usagers du traversier Sorel-Tracy – Saint-Ignace-de-Loyola sont inquiets des répercussions à long terme d’une fermeture prolongée du service. | Photo: TC Média - Archives

Les usagers du traversier Sorel-Tracy – Saint-Ignace-de-Loyola sont inquiets des répercussions à long terme d’une fermeture prolongée du service. | Photo: TC Média - Archives

Les usagers du traversier Sorel-Tracy – Saint-Ignace-de-Loyola se sentent pris en otage par ses employés qui sont en grève générale illimitée depuis mardi. Ils doivent faire plus de route et assumer des frais supplémentaires.

Ne pouvant passer par Montréal puisqu’il tomberait à l’aller comme au retour dans les heures de pointe, le résident de Berthierville et professeur de musique à l’école secondaire Fernand-Lefebvre, Jonathan Trudel, doit faire le grand détour par Trois-Rivières depuis la fermeture de la traverse.

S’il n’a pas été affecté de façon importante cette semaine, il s’inquiète des répercussions à long terme de cette grève générale illimitée. Ce détour est épuisant et coûtera cher, croit-il, si la situation perdure plusieurs semaines.

« Ce détour m’oblige à partir très tôt le matin et à arriver plus tard le soir. Je comprends dans un sens leur raison pour obtenir de meilleures conditions de travail, mais de l’autre, ils nuisent à l’économie sur les deux rives. J’espère que ce ne sera pas trop long. Pour l’instant, je m’organise, mais sinon, ça sera plus difficile », déplore-t-il.

Aussi vrai en sens inverse

Ces inconvénients sont aussi le lot quotidien de la résidente de Sorel-Tracy Marie-Philippe Mongeau. Cette dernière travaille trois à quatre jours par semaine à Berthierville.

Tout comme M. Trudel, elle doit faire un détour par Trois-Rivières depuis la fermeture. Cette situation l’oblige à trouver des accommodements, comme coucher chez une amie, mais elle ne sait pas du tout comment elle s’arrangera si la grève persiste plusieurs jours, voire des semaines.

« Mon amie réside à 45 minutes de Berthierville, mais c’est moins pire que les quatre heures de route que je dois faire. J’ai payé ma passe mensuelle qui ne me servira pas. Ce n’est déjà pas donné et je dois en plus payer mes déplacements ce qui amène des frais exorbitants. Je n’ai pas le choix et je vais peut-être penser à louer une chambre d’hôtel si cela perdure », souligne-t-elle.

Travaillant à Saint-Cuthbert, le Sorelois Larry Drapeau est également touché au quotidien par cette grève, lui qui se tape l’aller et le retour dix fois par semaine.

Le détour de 120 km qu’il doit réaliser pour se rendre à son travail ne le met pas pour l’instant en colère, souligne-t-il, mais si la situation persiste à long terme, cela le mettrait « en maudit ».

Selon lui, les employés qui négocient leur nouvelle convention collective échue depuis mars dernier auraient pu utiliser un autre moyen que la fermeture du service pour se faire entendre. Il pense qu’il y existe d’autres moyens de communication que la grève pour faire passer leur message.

« Je doute que cela offre plus de résultats que d’autres moyens qui nous ne prendraient pas en otage. Je ne sais pas encore quels impacts occasionneront la fermeture du service. On va le voir sur le budget si cela s’éternise. Je ne suis pas tout seul à vivre cette situation. Il y a des travailleurs, mais aussi des entreprises qui l’utilisent. Les traversiers sont pleins chaque jour. Ce service est un important lien économique pour les deux rives », conclut M. Drapeau.

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