9 janvier 2024 - 07:02
[LETTRE OUVERTE] Ma Fabienne
Par: Deux Rives

J’suis désolé pour le choix du pronom possessif, mais si l’on peut sans pudeur et sans scrupule cantonner mon médecin, mon plombier, mon boucher ou ma thérapeute, ben je réclame le droit de dire ma Fabienne. Je l’entends rire et m’exprimer tout doucement son désaccord; bien sûr, elle n’était pas qu’à moi, Fabienne. Et fort heureusement.

Non, Fabienne n’était pas mon exclusivité, ni celle de Nadia, Diane, Richard ou Myriam d’ailleurs. Fabienne, c’était aussi la Fabienne du milieu culturel, du milieu communautaire, du milieu économique, du milieu municipal comme de l’international, et bien sûr du milieu collégial.

C’était aussi la Fabienne de l’intelligence, de l’esprit, de l’humour, du débat, des idées, de la réflexion, du compromis et de la solution. La Fabienne de la compassion, de la bienveillance – bien avant que ce mot ne soit promu – et la Fabienne de l’authenticité. La Fabienne de l’humilité et de la fierté. La Fabienne de la tête et du cœur. La Fabienne de la sagesse et de la grande humanité.

À cet ensemble pourrait s’ajouter la Fabienne de la précision et de la concision, elle qui un jour m’a balancé tout bonnement sa courte mais si brillante définition de l’éducation; L’école, c’est apprendre à dire bonjour à l’autre. Et vlan!

Fabienne, c’était également, et sans contredit, la Fabienne de milliers d’étudiantes et d’étudiants qui auront été contaminés et marqués par sa présence, sa loyauté et son altruisme.

Ciel, pour ne pas dire crisse, qu’elle va me manquer.

Question de me consoler un peu, mon ami et collègue Richard me faisait remarquer la chance inouïe que nous avons eue de la connaître et de la côtoyer. C’est tellement vrai. Avec un pas de recul, je réalise à quel point la rencontre de Fabienne fut un coup de chance extraordinaire pour plein de gens, jeunes et moins jeunes, dont moi. Mon billet gagnant en quelque sorte. Mon 6/49, avec extra.

C’est le poète franco-ontarien Patrice Desbiens qui demandait À quoi ça sert de briller si t’éclaires pas personne? Dans la parole et l’action, la réponse de Fabienne fut sans appel, elle qui tout au long de sa vie aura non seulement brillé, mais aussi éclairé celles et ceux qui se trouvaient sur son passage.

Chère Fabienne, si le 28 décembre dernier vers 14 h, ton cœur s’est arrêté de battre, sache que ton legs et ta vive lumière ne s’éteindront jamais.

Mes plus sincères sympathies à son conjoint Gilles ainsi qu’à toute sa famille.

Je t’aime et te salue Fabienne. Merci pour la confiance, la complicité et l’élan. Merci pour tout.

Jacques Gauthier,
Conseiller à la vie étudiante
Cégep de Sorel-Tracy

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