7 mai 2024 - 08:27
Pétition signée par 100 % des résidents concernés dans les Boisés d’Angoulême
Levée de boucliers contre la nouvelle réglementation des permis de stationnement
Par: Alexandre Brouillard

Quelques résidents du quartier les Boisés d’Angoulême qui présentent la pétition signée par 100 % des citoyens concernés par la nouvelle réglementation dans le secteur. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

La nouvelle réglementation concernant les permis de stationnement adoptée en février par la Ville de Sorel-Tracy fait encore des mécontents. Dans le secteur des Boisés d’Angoulême, près du Cégep, 100 % des résidents des rues Bourgchemin, D’Auteuil, Louis-Riel et D’Argenson ont signé une pétition demandant le retour à l’ancienne réglementation quant au permis de stationnement.

Lorsque rencontrés par notre journaliste, les deux instigateurs de la pétition, Patrick Paul et Jean-Michel Leclaire, ne sont pas passés par quatre chemins concernant la nouvelle réglementation de la Ville : selon eux, c’est une perte de temps, d’énergie et d’argent des contribuables, alors que la réglementation précédente quant au stationnement dans les rues était adéquate dans leur quartier.

Le 19 février, le conseil municipal avait adopté le règlement no 2566 afin d’uniformiser la gestion des permis de stationnement à Sorel-Tracy. Les résidents des zones concernées, notamment près de l’hôpital et du Cégep, doivent dorénavant se procurer un permis valide pour une année au coût de 25 $ (maximum deux par adresse). Ces permis sont disponibles seulement dans les secteurs de la Ville où une signalisation l’indique. Simultanément, les permis de stationnement pour visiteurs avaient été abolis. En contrepartie, il est maintenant possible qu’un visiteur se stationne dans la rue, sans permis, entre 20 h et 7 h, du lundi au vendredi, ainsi qu’en tout temps les fins de semaine.

Lors de l’assemblée publique du 8 avril, le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, avait expliqué que des milliers de vignettes étaient en circulation et qu’il était difficile d’exercer un contrôle. « Il y avait un problème de recel de vignettes de visiteurs qui étaient monnayées. […] Le principe des vignettes, c’est pour protéger vos zones d’habitation des gens du centre hospitalier pour éviter que des gens viennent carrément se stationner continuellement devant chez vous », avait-il détaillé, après que plusieurs personnes aient questionné le conseil à ce sujet.

Insatisfaits, Patrick Paul et Jean-Michel Leclaire ont donc cogné aux portes des 75 maisons des rues Bourgchemin, D’Auteuil, Louis-Riel et D’Argenson pour présenter le nouveau règlement et leur pétition.

En signant ladite pétition, ces résidents déplorent de ne pas avoir été consultés sur le changement de réglementation pour les vignettes. Ils demandent la conservation de la signalisation sur la limitation du stationnement uniquement pour les détenteurs de permis et l’usage des vignettes pour visiteurs sans frais, comme c’était le cas avant l’adoption du règlement.

« Le remplacement par des vignettes limitées aux seuls résidents est totalement inapproprié pour nos besoins de visite. Les rendre payantes, c’est ajouter à l’insulte. Le déplacement de notre véhicule pour recevoir des visiteurs est une aberration, sans compter le déplacement pour le déneigement des entrées », peut-on lire dans la pétition.

Au final, 75 résidents ont signé la pétition, soit 100 % des propriétaires de maisons dans le secteur. « On voulait qu’une personne maximum par maison signe pour démontrer que la pétition fait l’unanimité », indique Jean-Michel Leclaire.

Une zone non problématique?

Malgré le trafic de vignettes et leur trop grand nombre en circulation, Patrick Paul et Jean-Michel Leclaire affirment que la zone près du Cégep n’est pratiquement pas impactée par cet enjeu et qu’il ne faut pas traiter la zone des Boisés d’Angoulême comme celle de l’hôpital.

« La solution choisie par la Ville transforme un faux problème en contraintes exagérées pour les résidents », préviennent les deux hommes.

Par ailleurs, messieurs Paul et Leclaire déplorent que la Ville ait décidé de rendre gratuits les permis de stationnement destinés aux véhicules avec une remorque pour embarcation à plaisance dans le même règlement. « Pourquoi c’est gratuit pour eux, alors que la Ville doit débourser pour entretenir ces stationnements et les descentes de bateau tout près. Ils doivent même dépenser pour la gestion de ces vignettes gratuites », questionne Patrick Paul.

Concernant la consultation publique que la Ville a lancée le 1er mai pour savoir si les citoyens concernés veulent voir la signalisation révisée, les deux hommes s’y opposent fortement. Ils ne souhaitent surtout pas le retrait des permis de stationnement.

« Ce serait une aberration, lance Jean-Michel Leclaire. On serait envahi par les étudiants du Cégep. Dans notre tête, c’est une menace. En l’espace de quelques jours, on est passé d’une situation qui nous convenait à maintenant devoir choisir entre payer pour se stationner devant notre domicile ou à être envahi de véhicule si la signalisation est retirée après la consultation. […] On veut le retour à l’ancienne méthode avec une restriction de stationnement et des permis pour les visiteurs. Si les pancartes sont retirées, beaucoup de véhicules viendront se stationner dans notre quartier qui est rempli d’enfants. »

Avant d’aller sous presse, les deux hommes ont confié leur intention de se rendre à la séance du conseil du 6 mai pour faire part de leur insatisfaction au conseil municipal. Ils ont aussi distribué une feuille aux 75 résidences pour les informer de leur intention de questionner les élus à cette séance.

image
image