« Nous avons immigré il y a 11 ans. Nous avons passé deux années à Montréal et on a décidé de faire des études pour travailler dans le domaine de la santé. Au Pérou, nous avions fait l’université pour devenir sages-femmes. Il a fallu se rescolariser pour travailler dans le réseau de la santé. Nous avons choisi de faire notre technique de soins infirmiers à Sorel-Tracy », explique Marcial Martinez.
« Nous avons travaillé comme préposés pendant nos études et nous avons touché à tous les départements au centre hospitalier. Quand j’ai terminé mon diplôme d’études collégiales, j’étais infirmier à l’urgence. Ma femme aussi a travaillé à l’urgence. […] Depuis environ trois ans, j’occupe un poste au CLSC Gaston-Bélanger en soins palliatifs à la maison et ma femme est entrée à l’unité Myosotis du Centre d’hébergement Tracy. À l’école, nous sommes formés pour garder la vie. La mort est quelque chose de méconnu dans les soins infirmiers. »
Les deux anges gardiens éprouvent un fort sentiment d’accomplissement dans ce domaine où il faut accompagner à la fois le patient et les membres de son entourage. « 80% des gens que l’on accompagne ont le cancer. Des fois, la maladie est trouvée très tard et ils passent tout de suite en soins palliatifs. Cela amène un choc à la famille. C’est là que l’on commence à travailler, les accompagner pour les aider à cheminer et à comprendre la maladie. Il faut préparer le deuil pour l’entourage. Il arrive que les gens ne soient pas capables de sortir de la colère. C’est tout un cheminement à faire avec la famille », ajoute M. Martinez.
Le couple parle très bien le français et réussit à composer lorsque leur accent pose des difficultés. « C’est compliqué quand il y a un problème de surdité chez le patient et dernièrement avec la COVID, ce n’était pas toujours évident avec le masque. Une grosse partie de notre travail est de prendre le temps d’écouter. Nous posons aussi de petits gestes qui brisent les barrières. Rester avec la personne, lui toucher la main et la tête ou lui passer une éponge humide sur ses lèvres sèches. Tous ces petits gestes font une différence dans la vie des patients sans avoir besoin de parler », confie Elizabeth Rocio Cabezudo Laura.
Les Sorelois qui croisent Elizabeth et Marcial sur leur route peuvent témoigner de leur grande générosité. Qu’ils agissent comme sages-femmes ou comme soignants avec les personnes en fin de vie, les deux Péruviens placent toujours l’humain au cœur de leurs priorités.