Au Club de golf Continental à Sainte-Victoire-de-Sorel, on travaille sur le terrain depuis trois semaines déjà. « Le parcours de 18 trous Saint-Laurent devrait être fini cette semaine, il va rester seulement à mettre de l’engrais. Il sera prêt pour la mi-mai. Pour le parcours de neuf trous Richelieu, on commence dès cette semaine à travailler dessus. On a eu un hiver dur et il y a encore de la neige un peu sur le terrain, mais on veut le rendre prêt quand ça va repartir », explique le propriétaire Jean Cournoyer.
Au Club de golf Les Dunes de Sorel-Tracy, toute l’équipe est aussi à préparer le terrain. « Le 1er novembre l’an dernier, la grosse tempête de vent a déraciné quelques arbres. On travaille à réparer tout ça et mettre le terrain beau. Tout est en marche », explique la directrice générale du club, Sophie Legault.
Plusieurs règles à respecter
Plusieurs mesures ont été proposées par l’industrie en vue d’une reprise progressive des activités, comme ne pas se présenter plus de 30 minutes avant le temps de départ réservé, ne pas toucher ou partager l’équipement d’un autre joueur, ne pas être dans la même voiturette qu’un autre golfeur résidant à une autre adresse et ne pas toucher aux fanions. Des règles pourraient également être en vigueur afin d’augmenter la période de temps entre chaque départ.
« Il faudra modifier nos pratiques, c’est certain. On va être capable de respecter les consignes, ce ne sera pas un problème. Nos équipes sont prêtes et nous appliquerons les règles sanitaires nécessaires », explique Sophie Legault, du Club de golf Les Dunes.
« On n’aura pas le choix, même si ce ne sera pas facile. L’important, c’est d’être ouvert et d’offrir du golf à la population cet été, peu importe les restrictions », affirme Jean Cournoyer, du Club de golf Continental.
Des pertes financières
La situation n’est pas rose pour l’industrie du golf, qui en arrachait déjà avant cette crise. Selon la Table de concertation de l’industrie du golf, il se perd environ 5 M$ par jour jusqu’à la réouverture des terrains des quelque 340 clubs de la province.
« Même quand ça va recommencer, on n’aura pas le droit de rouvrir le resto, sauf le casse-croûte dehors. Avec un seul départ, aux 10 minutes, pour deux golfeurs, c’est sûr que moins de revenus vont rentrer. Et il va falloir avoir plus d’employés pour faire respecter les règles sanitaires. On s’attend à ne pas faire beaucoup de profits cette année », concède Jean Cournoyer.
Sophie Legault abonde dans le même sens. « Tout ce qui a trait au 19e trou, ça va faire mal. Beaucoup de mariages ont été annulés, des tournois aussi. On peut ouvrir le magasin le 4 mai, mais on ne le fera pas tout de suite, ça ne sert à rien », souligne-t-elle.
Malgré tout, les deux gestionnaires se montrent optimistes. « On a confiance que l’industrie va repartir dans les prochaines années. Un terrain de golf, dans la nature, c’est une belle place pour respecter la distanciation sociale. Des sports de groupe, ce ne sera pas pour tout de suite, alors même si le golf a ses restrictions, ça pourrait nous amener du nouveau monde », lance M. Cournoyer.
« Déjà qu’on a eu de nouveaux membres dans les dernières années, le contexte de sport individuel dans la nature pourrait nous être favorable à l’arrivée de nouveaux joueurs », renchérit Mme Legault.