24 octobre 2016 - 00:00
L’installation d’une toilette crée des remous à Sainte-Anne-de-Sorel
Par: Julie Lambert
Le résident de la rue du Quai à Sainte-Anne-de-Sorel, Philippe Bélanger, déplore le manque de transparence de la municipalité. | Photo: TC Média – Julie Lambert

Le résident de la rue du Quai à Sainte-Anne-de-Sorel, Philippe Bélanger, déplore le manque de transparence de la municipalité. | Photo: TC Média – Julie Lambert

Le citoyen Philippe Bélanger mène actuellement un combat contre la décision de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel d’installer une toilette publique au parc Henri-Letendre. Il tentera de faire revenir la municipalité sur sa décision dans les prochaines semaines.

C’est avec beaucoup de surprise que le résident de la rue du Quai a vu qu’une toilette allait être érigée en face de chez lui. Il affirme n’avoir jamais entendu parler « de ce cadeau empoisonné qui s’en venait » avant que la première pelletée de terre soit réalisée.

Le conseil municipal n’a tenu aucune consultation publique sur son projet auprès des résidents, déplore Philippe Bélanger, qui trouve que cette installation aurait pu être placée ailleurs sur le terrain afin qu’elle ne bouche pas la vue sur le fleuve.

« Qu’est-ce qu’une municipalité de 2 800 habitants peut bien faire d’une toilette publique dans ce secteur?, se questionne-t-il. Il n’est fréquenté que par quelques résidents qui sont tout près de leur maison. Il n’y a pas non plus beaucoup de touristes. Pourquoi payer 26 000$ pour une toilette que personne n’avait demandé et dont je doute une grande fréquentation! Cela fait cher du pipi », s’exclame Philippe Bélanger.

Même si la construction de la toilette est maintenant terminée, le citoyen affirme qu’il ne laissera pas tomber ce dossier. Plusieurs demandes d’accès à des documents et à des décisions ont été faites auprès de la municipalité.

Il attend les réponses avant d’entamer d’autres actions. Selon lui, le plus déplorable dans ce dossier est le manque de transparence du conseil et du maire.

« On ne s’objecte pas qu’il en ait une. On a été mis devant le fait accompli. Leurs arguments ne tenaient pas la route lorsqu’on a déposé notre pétition. Il aurait pu y avoir un consensus. Je veux m’attaquer à ce manque de transparence. C’est à nous de nous lever. Je veux sortir les preuves. Le 7 novembre, au conseil, je vais être là avec des questions », assure M. Bélanger.

« C’est une tempête dans un verre d’eau » – le maire Michel Péloquin

Malgré le dépôt d’une pétition le 3 octobre dernier par une vingtaine de citoyens opposés à l’installation d’une toilette publique au parc Henri-Letendre, la municipalité croit que c’est une tempête dans un verre d’eau et n’a pas l’intention de revenir en arrière.

Le maire Michel Péloquin s’est dit très surpris de l’intervention du citoyen Philippe Bélanger. Il se préparait à annoncer aux résidents de l’île d’Embarras que leur demande ne passerait pas, mais ce n’est pas leur réaction qui l’a jetée à terre.

« On s’attendait à plusieurs critiques sur différents dossiers, mais vraiment pas sur celui-là. Ce n’est qu’un bloc sanitaire. Nous avions même reçu de très bons commentaires et des remerciements de plusieurs citoyens. On n’avait pas entendu parler de personnes s’opposant au projet avant la dernière assemblée. Il y a tellement d’autres dossiers plus importants et urgents à traiter qu’une toilette publique », souligne-t-il.

Une valeur primordiale

Il déplore les attaques de M. Bélanger sur le manque de transparence de la municipalité. Le conseil a toujours fait de cette valeur une priorité, martèle-t-il. M. Péloquin rappelle que la décision a été annoncée au conseil, dans un article du journal La Voix en mars 2016 et dans le journal municipal Le Phare au printemps dernier.

« On n’a rien fait en cachette. À tout moment, les citoyens peuvent communiquer avec moi quand ils se posent des questions sur un sujet. Je leur réponds toujours. On ne peut pas demander l’opinion des citoyens à chaque dossier que nous faisons et celui-ci était majeur. Le réaménagement du parc est loin d’être terminé », explique-t-il.

M. Péloquin assure que ce projet découle d’un besoin exprimé par les utilisateurs du parc qui servira non seulement aux résidents, mais aussi aux touristes. La décision d’installer la toilette à cet endroit précis, soit au milieu du terrain de stationnement, est pour une question technique.

« On a regardé différents endroits, mais pour ne pas nuire aux résidents et pour diminuer les coûts pour relier la canalisation aux installations, nous avons choisi cet endroit. La décision est maintenant prise. La vue n’est en rien obstruée et les citoyens n’ont pas un droit acquis sur la vue lorsqu’ils achètent une maison », argumente M. Péloquin.

Toutes ces informations seront transmises aux citoyens lors de la prochaine assemblée publique du conseil qui aura lieu le 7 novembre prochain, conclut le maire Péloquin.

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Sources de financement du projet

– Municipalité : 11 748,42$ (51,5%)

– Pacte rural 2014-2019 : 14 101,89$ (48,5%)

Évolution du dossier

– 14 août 2013: Dépôt d’un projet par l’ancien conseil municipal au Pacte rural pour l’installation d’un bâtiment incluant des toilettes au quai fédéral. Un projet estimé à 161 000$. Il a été abrogé et les fonds investis dans un autre projet municipal.

– 22 février 2016: Dépôt d’une nouvelle demande au Pacte rural pour le volet local par la municipalité. Le projet est estimé à 25 850,31$.

– 6 juin 2016 : Octroi du contrat de construction et de livraison du bâtiment à l’entreprise de Saint-Mathieu-de-Beloeil Cabanons Fontaine. L’intérieur du bâtiment sera réalisé par la municipalité.

– 3 octobre 2016 : Dépôt d’une pétition signée par une vingtaine de résidents situés près du quai fédéral et du parc Henri-Letendre. Ils se plaignent de la toilette qui leur bouche la vue et que le dossier ait été fait sans consultation auprès d’eux.

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