1 février 2023 - 07:00
Meurtre de son père Guy René à Yamaska en 2018
Loïc René plaide coupable et écope de 12 ans de prison
Par: Jean-Philippe Morin

Loïc René avait subi un procès devant la juge France Charbonneau pour meurtre au deuxième degré en septembre 2020, au palais de justice de Sorel-Tracy. Illustration : Gilles Bill Marcotte

Guy René, ex-directeur d’école et conseiller municipal à Yamaska, a été tué par son fils après une dispute. Photo tirée de Facebook

Après avoir été déclaré coupable de meurtre au deuxième degré envers son père Guy René en octobre 2020, Loïc René avait porté sa cause en appel. L’homme a finalement plaidé coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire le 23 janvier dernier, au palais de justice de Sorel-Tracy, écopant par le fait même de 12 ans de prison.

Si l’on soustrait la détention préventive de quatre ans, cinq mois et une semaine depuis le crime et qu’on la compte à temps et demi, il ne lui reste que cinq ans et quatre mois à purger. Une sentence que la juge de la Cour supérieure trouvait « juste et appropriée », a-t-elle mentionné après avoir entériné cette suggestion commune des deux avocats.

Rappelons que Loïc René avait écopé d’une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans lorsque la juge France Charbonneau l’avait déclaré coupable. Or, la défense avait porté la cause en appel après avoir pris connaissance du jugement de 67 pages.

Violence refoulée

Selon l’exposé des faits lu par la procureure de la poursuite, Me Geneviève Beaudin, Loïc René a causé la mort de son père par strangulation le 18 août 2018.

L’accusé a été victime de violence physique dès son jeune âge jusqu’à ses 17 ans, mais la violence psychologique s’est poursuivie. Âgé de 12 ans, l’accusé a cru mourir alors qu’il s’est vu asséner par son père 30 coups de poing sur son visage et cela l’a profondément marqué au point de consulter en psychiatrie plusieurs années plus tard.

La journée des événements, une altercation verbale pour un motif anodin va très rapidement s’envenimer. La victime invite entre autres l’accusé à se faire soigner, ce à quoi l’accusé réplique qu’il n’est pas placé pour lui faire des reproches vu les 30 coups de poing qu’il lui a infligés alors qu’il n’avait que 12 ans.

Aussitôt, la victime frappe l’accusé au visage, tente de l’atteindre avec une chaise et comme ce dernier renonçait à répliquer après avoir saisi un couteau, son père lui a dit qu’il n’a pas les couilles. L’accusé décide prudemment de quitter, mais sur le point de le faire après avoir pris ses affaires, son père lui dit : « si tu veux te battre avec moi, c’est quand tu veux ». C’est à ce moment précis que l’accusé revit subitement tous les traumatismes subis dans son enfance, perd le contrôle complètement et cause la mort de son père dans un accès de colère à la suite de cette ultime provocation.

L’accusé se livrera en compagnie de sa mère au poste de police la journée même et fera une déclaration incriminante qui constituera en grande partie la preuve à charge contre lui.

Pas de regrets

Lors du procès en septembre 2020, Loïc René avait admis ne pas avoir de regrets. « Je ne demande pas le pardon. Je ne regrette en rien de l’avoir tué. Même si je suis enfermé, je ne me suis jamais senti aussi libre. Le seul regret que j’ai, c’est d’avoir tué un être humain. Ça va me hanter pour le reste de ma vie », avait-il écrit dans sa cellule de prison, quelques mois après avoir tué son père.

Il avait par la suite tempéré ses propos en recevant sa sentence en octobre 2020. « J’ai fait une grosse erreur dans ma vie, c’est celle de croire que je pouvais vivre sans médicaments. Quand je disais que je n’avais pas de remords, c’est parce que j’étais sous le choc. Je le suis toujours encore. C’est certain que j’ai des remords. Je dois être médicamenté pour ne plus jamais recommencer, mais c’est certain que ça n’arrivera plus. »

En recevant sa « nouvelle » sentence de 12 ans de prison, Loïc René a dit qu’il allait beaucoup mieux depuis quatre ans étant donné qu’il prend sa médication en prison. Un prélèvement de son ADN a été demandé et il lui sera interdit de posséder des armes pendant 10 ans à sa sortie de prison.

Rappelons que Guy René s’était forgé une belle réputation à Yamaska. En plus d’être le directeur de l’école primaire de l’endroit pendant plusieurs années, il a également été conseiller municipal.

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