23 mai 2017 - 00:00
L’usine Recyclo-Environnement cesse ses opérations
Par: Louise Grégoire-Racicot
En novembre dernier, l’usine avait déjà accumulé des matières à déchiqueter. Mais leur quantité était insuffisante et les débouchés pour les revendre peu nombreux. | Photo: TC Média - Pascal Cournoyer

En novembre dernier, l’usine avait déjà accumulé des matières à déchiqueter. Mais leur quantité était insuffisante et les débouchés pour les revendre peu nombreux. | Photo: TC Média - Pascal Cournoyer

L’usine Recyclo-Environnement, vouée au déchiquetage d’équipements électroniques et électriques, a cessé ses opérations moins d’un an après avoir ouvert ses portes.

Ceamais ses administrateurs n’ont trouvé suffisamment de matières à traiter et de clients qui les achèteraient pour nourrir le puissant broyeur dont elle s’était dotée pour faire le travail. Ils ont rapidement épuisé le fonds de roulement, incapable de payer leurs dus.

Deux employés y travaillent toujours, histoire de disposer des inventaires. C’est ce qu’a confirmé vendredi dernier le préfet de la MRC Pierre-De Saurel, Gilles Salvas, précisant que son organisme faisait tout en son pouvoir pour tenter de trouver à l’usine une nouvelle vocation dans le domaine de la récupération et du recyclage.

Ă€ la rescousse

La MRC a cautionné 4 M$ de l’investissement de 8,5 M$ que l’usine a nécessités. Elle se soucie que ce bâtiment soit utilisé à son plein potentiel. Construit au 3125 rue Joseph-Simard par Conporec, il a été vendu à SDD puis revendu au Recyclo-Centre qui y a inauguré Recyclo-Environnement.

Les maires tiennent surtout à soutenir la création d’emplois dans un secteur qui leur est cher, celui de l’environnement et du développement durable.

Comme ils veulent prĂ©server les emplois liĂ©s Ă  l’insertion professionnelle qui constitue la main-d’œuvre du Recyclo Centre de l’avenue HĂ´tel-Dieu. Ce dernier est en opĂ©taion, comme d’habitude.

Ce pourquoi la MRC demande notamment que le Recyclo-Centre, qui a incorporé Recyclo-Environnement dans sa structure, repense son organisation légale.

Entretemps, les maires cherchent à réunir tous les éléments qui convaincront le bailleur de fonds qu’est la caisse Desjardins Pierre-De Saurel de continuer à patienter dans ses modalités de remboursement du prêt, le temps qu’elle mette de l’avant un projet bien défini. Desjardins a injecté 7,5M$ dans le projet.

Ils interviennent aussi auprès des autres créanciers de l’entreprise, dont La Fiducie du Chantier de l’économie sociale, qui y a investi 1,15 M$.

La MRC travaille en étroite collaboration avec le directeur général de Recyclo-Centre, Bernard Cyr, à tous ces aspects du dossier. Elle interviendra aussi auprès de Recyc-Québec pour voir comment combler les lacunes du projet.

« Redéfinir tout cela peut demander deux ou trois mois », estime M. Salvas. Il précise que déjà la firme MCE Conseil a étudié la situation, reconnaissant que le projet en cours atteindrait difficilement la rentabilité dans le cadre actuel. Une autre firme-conseil en économie sociale, spécialisée en récupération et recyclage, sera mandatée pour tracer un portrait précis de la situation et proposer des avenues plus rentables d’opération.

« Les maires tiennent à lui conserver une telle vocation. Une fois toutes ces informations cumulées, on pourra voir vers quoi aller », a-t-il précisé.

La MRC sait déjà qu’Investissement Québec semble ouverte à entendre des propositions de même que le Centre local d’emploi qui intervient dans ce dossier par ses programmes d’insertion au travail, a révélé M. Salvas.

« Il faut vraiment donner un nouvel élan à cette entreprise. Nous aurons un plan en mains au cours des prochaines semaines pour enfin trouver une nouvelle vocation à ce bâtiment. »

L’entente de trois ans qui confie la gestion de l’écocentre au Recyclo-Centre tient toujours, a terminé le préfet.

En novembre 2016, alors que Recyclo-Environnement rendait publiques ses difficultés financières, 56 personnes s’affairaient à l’usine de déchiquetage. Le président du Recyclo-Centre, Jean-François Abran, avait d’ailleurs reconnu que l’usine devrait probablement fermer si elle ne trouvait pas de fournisseurs et d’acheteurs.

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