26 mai 2025 - 08:40
Manque de logements sociaux : Action Logement Pierre-De Saurel se fait voir et entendre
Par : Jean-Philippe Morin

Une poignée de locataires se sont mobilisés sur le terrain vague situé au coin des rues du Roi et Limoges afin de dénoncer le manque de logements sociaux dans la ville. Photo gracieuseté

Dominic Gosselin, d’Action Logement Pierre-De Saurel, a pris la parole lors de ce rassemblement. Photo gracieuseté

Le comité logement du Bas-Richelieu, piloté par Action Logement Pierre-De Saurel, a récemment manifesté afin de démontrer l’urgence du besoin en logements sociaux. Le but, selon l’organisme, était de « souligner les occasions manquées par le gouvernement du Québec pour y répondre ».

Le comité répondait ainsi à l’invitation du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) qui, à l’approche du 1er juillet, demandait aux locataires du Québec d’occuper des terrains lors d’événements ponctuels.

Pour ce faire, l’équipe d’Action Logement Pierre-De Saurel a choisi le terrain de l’ancienne usine d’embouteillage de Coca-Cola, situé au coin des rues du Roi et Limoges, pour cette mobilisation. Ce terrain, d’une superficie considérable, est vacant depuis plusieurs années. « Malgré les promesses successives des administrations municipales de l’acquérir pour le céder afin que la Société d’habitation du Québec puisse subventionner des projets de logements sociaux, rien n’a encore été concrétisé », déplore l’organisme.

Selon le coordonnateur d’Action Logement Pierre-De Saurel, Dominic Gosselin, il faut déboulonner le mythe selon lequel investir dans les logements sociaux correspond à financer la pauvreté. « Au contraire, c’est en laissant des personnes vulnérables résider dans des logements soumis aux lois du marché et à la spéculation immobilière qu’on les enracine dans la précarité. Comment participer à l’essor économique de sa communauté lorsqu’une part astronomique de son budget est consacrée au logement? Une tarification des loyers basée sur le revenu permet aux locataires de consommer davantage en fréquentant les commerces de proximité et en utilisant plus largement les services locaux », insiste-t-il.

« De plus, le prix des logements privés n’est souvent pas proportionnel à leur qualité. Déjà financièrement vulnérables, les locataires sont souvent contraints d’accepter ou de demeurer dans des logements vétustes et insalubres. À l’inverse, les logements sociaux au Québec sont administrés par des organismes dont la mission est d’assurer la qualité de vie des locataires et la salubrité des logements », poursuit-il.

Rôle des villes

Dominic Gosselin souligne que le comité logement de la région adhère pleinement aux objectifs fixés par le FRAPRU dans l’organisation de cette semaine de mobilisation, mais il souhaite également attirer l’attention sur le rôle crucial des gouvernements municipaux. « En tant que palier de proximité, ils sont les mieux placés pour comprendre les besoins locaux. Les villes devraient être des alliées et agir en tant que facilitatrices dans cette quête », croit le coordonnateur.

Selon Action Logement Pierre-De Saurel, les municipalités devraient notamment identifier les besoins en logement sur leur territoire à l’aide de diagnostics locaux, intégrer le logement social dans l’aménagement du territoire, notamment dans les plans d’urbanisme, modifier les règlements de zonage pour permettre la construction de logements sociaux et mettre à disposition des terrains, parfois gratuitement ou à prix réduit, pour la construction de logements sociaux.

« En occupant ce terrain, Action Logement Pierre-De Saurel vise à rappeler aux différents paliers de gouvernement leur devoir et leur responsabilité en matière de logement social, tout en illustrant la disponibilité des terrains. Le comité logement tient à rappeler que fournir un logement respectant la capacité de payer des locataires, c’est leur offrir une bouffée d’oxygène : cela leur donne les moyens de participer pleinement à la vie économique, au même titre que tout autre résident », conclut Dominic Gosselin, en rappelant que la crise perdurera sans investissements massifs.

image
image